"Tout le monde veut filmer la police", forte mobilisation pour la liberté de la presse à Paris

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés place du Trocadéro pour dénoncer l'article 24 de la loi Sécurité globale adoptée hier en première lecture à l'Assemblée nationale. Une loi qui porte atteinte selon eux à la liberté d'informer et d'être informé.

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Une place du Trocadéro noire de monde pour défendre la liberté de la presse. A Paris, le rassemblement a démarré à 14 heures 30 sur la place du Trocadéro à l’appel de syndicats de journalistes, de sociétés de rédacteurs et des associations comme la  Ligue des droits de l’Homme ou Amnesty France ou des partis politiques comme le PCF ou EELV. Au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale en première lecture de l'article 24, plusieurs milliers de personnes sont venues pour dénoncer une loi qui selon eux entrave le droit à l'information.


L'article 24 de ce texte puni d'un an de prison et 45 000 euros d'amendes la diffusion de l'image du visage ou tout autre élément d'identification des forces de l'ordre en intervention quand elle porte atteinte à leur intégrité physique ou psychique. Sous la pression, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur avait dû revoir sa copie et préciser que cette "mesure ne peut porter préjudice au droit d’informer et l’intention malveillante contre les forces de l’ordre doit être manifeste."

Des garde-fous jugés insuffisants qui n’ont pas empêché syndicats, journalistes ou simples citoyens de se mobiliser cet après-midi. Pour la rédaction de Médiapart : "La démocratie meurt dans l'obscurité". "Darmacron nous insécurisent", peut-on lire sur une pancarte. Parmi les slogans repris en boucle : "Tout le monde veut filmer la police ".
 
 

Le texte n'a qu'un seul objectif : renforcer le sentiment d'impunité des forces de l'ordre et rendre invisibles les violences policières. 

Emmanuel Poupard, Premier secrétaire général du SNJ


Pour Emmanuel Poupard, Premier secrétaire général du SNJ, syndicat national des Journalites, présent à la manifestation, "cette proposition de loi débattue depuis mardi à l’Assemblée nationale vise à restreindre la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté d’informer et d’être informé. C’est un recul sans précédent de nos libertés publiques et fondamentales en France ! La modification de l'article 24 n'y change rien. Le texte tel qu'il a été voté reste inacceptable. Il n'a qu'un seul objectif : renforcer le sentiment d'impunité des forces de l'ordre et rendre invisibles les violences policières". 

L'avocat Arie Alimi, membre du bureau national de la Ligue des droits de l'Homme s'est dit "inquiet de la lente déliquescence de l'Etat de droit, qui semble mener à un Etat de police".
 
Comme un symbole, les manifestants n'ont pas pu rejoindre le parvis des droits de l'Homme, bloqué par la police. La grande majorité des manifestants s'est dispersée dans le calme. Quelques affrontements avec les forces de l'ordre ont éclaté en toute fin d'après-midi.
 
A Paris, une première manifestation a eu lieu mardi 17 novembre soir aux abords de l’Assemblée nationale. Plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées donnant lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Deux journalistes avaient été interpellés et placés en garde à vue alors qu’ils y exerçaient leur métier. Un journaliste de la rédaction de France 3 IDF a passé plusieurs heures en garde à vue avant d'être relâché sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.
 
 
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