Le 14 octobre dernier, Lola, jeune collégienne de 12 ans, a été tuée à Paris. Le discernement de la suspecte Dahbia B. ne serait pas aboli ou altéré au moment des faits, selon un psychiatre.
Une expertise psychiatrique estime que Dahbia B., 24 ans, avait toutes ses capacités de discernement, au moment du meurtre de la jeune fille. C’est ce qu’indiquent des sources proches du dossier, ce vendredi 9 décembre, confirmant une information du Parisien. Le corps de Lola, jeune collégienne de 12 ans, a été retrouvé dans une malle, le 14 octobre dernier.
D'après le quotidien régional, le psychiatre chargé de l'examen à la demande de la justice a estimé que la suspecte ne souffrait "d'aucun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement".
Pas d’irresponsabilité pénale
Deux sources proches du dossier ont confirmé le sens de cette expertise. En cas de discernement aboli, l'irresponsabilité pénale peut être déclarée, empêchant la tenue d'un procès. En cas d'altération, le suspect est considéré comme accessible à une sanction pénale mais sa peine peut être réduite. D'après le quotidien, le crime reproché à Dahbia B. est "bel et bien en rapport avec un trouble grave et complexe de sa personnalité", et le risque de violence de la suspecte est "évalué comme étant très élevé".
La révélation au grand public de ce résultat d’analyses indigne l’avocat de la défense. "La divulgation d'un nouvel élément de l'instruction, pourtant couvert par le secret, révèle un dysfonctionnement patent de notre système judiciaire (...). Au nom de quel droit une telle violation du secret peut-elle être admise dans une démocratie digne de ce nom ?", s'est demandé Me Alexandre Silva, conseil de Dahbia B. Il n'a pas indiqué s'il souhaitait demander une contre-expertise. Sollicitée, l'avocate de la famille de Lola, Me Clotilde Lepetit, n'a pas souhaité réagir.
Le traumatisme lié au meurtre toujours à vif
Les circonstances tragiques de la mort de Lola, collégienne de 12 ans, dont le corps a été retrouvé le 14 octobre dans une malle, ont suscité un vif émoi et une très importante couverture médiatique. À la suite des faits, Dahbia B. a été mise en examen pour meurtre et viol aggravé puis placée en détention provisoire.
La ressortissante Algérienne était présente en France depuis 2016. Elle est arrivée légalement sur le territoire, avec un titre de séjour étudiant. C'est le 21 août dernier qu'elle est interpellée dans un aéroport français, pour "défaut de titre de séjour". Inconnue des services de police, Dahbia B. n'est pas placée en rétention administrative (Cra). Elle se voit ordonner de regagner l'Algérie dans un délai de trente jours.
Sa présence, malgré l'obligation de quitter le territoire français (OQTF), a entraîné de très virulentes critiques à droite et à l'extrême droite. Ce qui a poussé le gouvernement à fustiger "l'indécence" de cette "récupération politique". De son côté, la famille de Lola a demandé à plusieurs reprises que "cesse instamment" toute utilisation "du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques".
Source : Agence France-Presse (AFP)