À l'initiative des élus communistes de la Ville de Paris, une plaque commémorative en hommage aux personnes mortes ou accidentées dans l'exercice de leur fonction a été inaugurée ce 28 avril à la Bourse du Travail à Paris.
Alerter par le mauvais classement de la France en termes de morts et d'accidents au travail, les élus parisiens du groupe Communiste citoyen ont décidé d'agir, "pour en finir avec les morts au travail ", explique Barbara Gomes, conseillère de Paris.
Cet objectif intitulé "zéro mort au travail" s'est en partie concrétisé ce vendredi 28 avril, journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail, avec l'inauguration d'une plaque commémorative, située à la Bourse du Travail de Paris, dans le Xe arrondissement.
"Deux personnes meurent chaque jour en France au travail, dont la moitié dans le secteur du bâtiment. Il y a un véritable déni en France, et c'est pourquoi nous voulions redonner de la visibilité et rendre hommage à ces personnes", détaille celle qui est également porte-parole de Fabien Roussel, le patron du PCF. Une commémoration qui devrait être annualisée, avec la volonté à terme d'étendre ces plaques commémoratives à tous les arrondissements parisiens.
Un observatoire parisien des morts au travail
Le groupe citoyen communiste au conseil de Paris souhaite faire évoluer les choses. Un observatoire parisien des morts au travail devrait être créé d'ici 2024.
"Dans le cadre de nos compétences, cet observatoire aura pour vocation de réunir organisations syndicales, patronales, mais aussi membres de la préfecture, de l'inspection du travail, personnels soignants des hôpitaux de Paris, et experts universitaires pour réussir à obtenir les véritables chiffres des morts au travail, car trop de personnes passent encore sous les radars", explique Babara Gomes.
Un système de bonus/malus
Une "clause de droit social" est également en cours d'élaboration. Elle permettra à la Ville de Paris, en qualité de commandeur public, de ne plus contracter avec une entreprise qui aura été condamnée pour une infraction au droit du travail.
"On sait que l'un des problèmes principaux dans la dégradation des conditions de travail, et notamment en matière de santé et de sécurité, est la dilution de responsabilité, qui se fait notamment par le recours à la sous-traitance", explique Barbara Gomes. Pour limiter cette pratique, la Ville va mettre en place un système de bonus/malus avec les entreprises qui candidatent à un marché public. Ainsi, une entreprise qui aura eu recours à moins de deux niveaux de sous-traitance sera "en meilleure place pour atteindre le marché".
Si le vote de ces propositions est une victoire pour le groupe communiste, il espère qu'elles seront également étendues au niveau national.