Quatre candidats se présentent dans le XIVe arrondissement de Paris. Cédric Villani (Divers centre), Marie-Claire Carrère-Gée (Union de la droite), Eric Azière (Union du centre) et Carine Petit (Union de la gauche et maire sortante). Ils ont débattu sur notre antenne, voici ce qu'il faut en retenir.
Dans le XIVe arrondissement de Paris, quatre candidats se présentent : Cédric Villani (Divers centre), Marie-Claire Carrère-Gée (Union de la droite), Eric Azière (Union du centre) et Carine Petit (Union de la gauche et maire sortante).
Et la première question qui a été abordée, c'est celle du devenir de la porte d'Orléans. "C'est l'une des principales entrées dans Paris lorsqu'on y arrive en bus, en métro, en tramway, à vélo, ou à pieds, a rappelé Carine Petit (Union de la gauche). Nous avons eu ces dernières années une attention particulière sur l'avenue du Général Leclerc et son tronçon sud et le réaménagement de la place Hélène et Victor Basch". Sur la voie de circulation amputée, elle a indiqué vouloir maintenir la situation et végétaliser la place.
Son concurrent Eric Azière (Union du centre) a tout d'abord déclaré "que la réorganisation de l'espace public à cet endroit doit se faire après avoir consulté les communes limitrophes, les habitants d'Île-de-France et en tout premier lieu, les habitants du XIVe arrondissement". Il a poursuivi : "aucune priorité n'est donnée au mode de déplacement numéro un à Paris qui est le déplacement piéton". Il veut moins de voitures "mais pas sans trois principes : un impératif de lutte contre la pollution, un devoir de concertation avec tous ceux que cela concerne et un droit à l'expérimentation".
Pour Cédric Villani (Divers centre) : "C'est la grande confusion de tous les modes de transport". "On ne peut pas travailler sur les mobilités dans Paris sans avoir la vision globale en tête. On ne peut pas non plus le faire sans réfléchir à tous les modes de circulation en même temps et des armes scientifiques". Il veut une politique de parkings, de parcs relais notamment.
Marie-Claire Carrère-Gée (Union de la droite) a affirmé que "la porte d'Orléans est emblématique de l'échec total de la politique des mobilités à Paris". Selon elle, "une politique où l'on oppose les uns aux autres, où l'on multiplie les zones de conflits entre usages. J'étais favorable pour le déconfinement à ce que l'on fasse des pistes cyclables, mais sur l'avenue Général Leclerc, vous avez des piétons qui doivent traverser la piste cyclable pour prendre le bus. C'est super dangereux" et a dénoncé un manque de concertation. Selon elle, cette politique a créé une hausse importante des accidents, en particulier des trottinettes.
Pour Cédric Villani : "Paris est trop petit par rapport aux capitales dans le monde". "Le grand enjeu est d'aller jusqu'à la porte d'Orléans, d'en faire une place et d'agrandir Paris".
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Quel urbanisme dans l'arrondissement ?
Selon ce dernier candidat, Paris est trop dense. "Il n'y a que 5 malheureux mètres carrés d'espace vert par Parisien ce qui est ridicule." Parlant du secteur Gaîté, "vous prévoyez une énorme construction, beaucoup de surfaces commerciales. On parle de jusqu'à 80 000 m² de locaux supplémentaires, est-ce qu'on en a besoin dans un endroit qui est déjà tellement dense avec des commerçants qui sont à genoux après la crise du Covid ? En revanche, sur Saint-Vincent-de-Paul, vous prévoyez 4 000 malheureux m² d'espaces verts sur les 33 000 du site".Pour Eric Azière, sur ce terrain de "3,5 hectares, on aurait pu penser les choses de façon très différente. On aurait lancé un appel à projets, un concours d'architectes, il aurait suscité un nombre de contributions fantastiques" et "on aurait pu faire d'une pierre deux coups : embellir le XIVe arrondissement par un aménagement qui est à la hauteur de ce que les habitants peuvent attendre et un geste architectural".
Marie-Claire Carrère-Gée veut moins de logements à Saint-Vincent-de-Paul. "Faire des tours de 11 étages dans ce quartier-là, faire un habitat aussi dense, cela n'est pas raisonnable. Il faut revoir la répartition de ces logements et en faire moins." A Gaîté, elle a dénoncé le cadeau au promoteur Unibail chargé de la restauration du centre commercial. "À Montparnasse, ce sont sept immeubles qui vont être construits à la place de centre commercial, a-t-elle ajouté. C'est un scandale, c'est cadeau pour les promoteurs et rien pour les habitants du XIVe".
À toutes ces critiques, Mme Petit, maire sortante, a répondu : "Sur Saint-Vincent-de-Paul, aujourd'hui, vous avez zéro mètre carré d'espaces verts, demain nous en créeront plus de 4 000 m²". "Quand on veut faire grandir la ville et accueillir des habitants dans des logements abordables, on associe systématiquement des équipements publics, collectifs", citant une école, une crèche, un équipement sportif et des espaces culturels. "On a la meilleure des concertations", a-t-elle affirmé évoquant les Grands Voisins et l'invitation aux habitants à s'exprimer tous les mois.
Le logement dans le XIVe
De 19% au début des années 2000, le logement social est passé à 30% aujourd'hui dans le XIVe arrondissement. "La première chose sur laquelle la politique municipale peut avoir une action est le logement social", pense M. Azière. Ce dernier a dénoncé que ces logements "semblent ne pas aller aux Parisiens. Il faut remettre en cause le mode d'attribution des logements sociaux. Le fait d'être Parisien, de travailler à Paris ou de vivre à Paris n'est pas un critère déterminant pour l'accès au logement social. Il y a là une injustice flagrante". Il veut aussi remettre en cause "l'anonymisation des dossiers".Pour Mme Carrère-Gée, "on a trahi l'esprit du logement social. C'est fait pour encourager la mixité pour permettre à des familles de se loger. Dans le XIVe, on est en train de transformer des quartiers en ghettos". Selon elle, "beaucoup de locataires vivent dans un enfer, leurs logements ne sont pas rénovés, il y a de l'insécurité".
Cédric Villani dit avoir entendu de nombreuses plaintes d'habitants, notamment sur l'attribution des logements ou de l'insécurité. "Il y a besoin de retrouver de la sécurité, la venue d'une police municipale avec de vrais pouvoirs, une concertation avec la police nationale, le recours à la technologie de façon raisonnée mais aussi le recours aux technologies nouvelles pour améliorer la propreté". Sur le logement, il pense qu'il s'agit aussi "de vivre ensemble. Il faut des endroits où l'on peut trainer le soir, faire du sport sans gêner les voisins, et combien cela manque dans le XIVe et ailleurs". Il veut ainsi éviter les grandes constructions et faire plus d'espaces verts.
Résultats du premier tour
Carine Petit (Union de la gauche), la maire sortante est arrivée en tête au premier tour avec 32,85%. Elle est suivie par Marie-Claire Carrère-Gée (Union de la droite) avec 20,44%. Eric Azière (Union du centre) a recueilli 15,67% et Cédric Villani (Divers centre) 12,09%. Les six autres listes ont obtenu moins de 5% des voix.L'abstention a été assez forte au premier tour avec 44,27% de participation.
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