"Nous ne sommes pas des super-héros", une infirmière alerte sur les conditions de travail dégradées

Marcher pendant un mois, de Paris à Cannes, pour dénoncer les mauvaises conditions de travail des infirmiers. C'est le défi un peu fou que s'est lancé Raphaëlle Jean-Louis, pour son tour de France des hôpitaux, à la rencontre des infirmiers et infirmières de tout l'Hexagone.

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Le huitième, et le dernier. Raphaëlle Jean-Louis est infirmière, et désormais une marcheuse aguerrie. Pour sa huitième édition du "tour des hôpitaux de France", elle a décidé de rallier le palais du festival de Cannes en partant de celui de l'Elysée en un mois. Un choix hautement symbolique pour la jeune femme qui souhaite "alerter les gouvernants sur leurs conditions de travail".  

Un acte militant pour celle qui se bat depuis plusieurs années pour une meilleure considération du corps infirmier. "Faire ce tour des hôpitaux me permet de rencontrer mes collègues qui sont partout en France, ça me permet d'échanger avec eux et de voir sur le terrain comment le travail se passe pour eux", explique la jeune femme aux journalistes de France 3 Paris IDF Valentine Ponsy et Isabelle Audin.

Pour une meilleure considération

Pour Raphaëlle Jean-Louis, l'amour du métier ne doit pas justifier les conditions dégradées de son exercice. "J'aime mon métier par-dessus tout mais nous ne sommes pas des super-héros. Nous sommes des soignants, et nous aussi nous avons besoin d'être payés à la hauteur de ce que nous faisons et des responsabilités que nous avons". 

Si les conséquences de ses huit marches ne sont pas encore visibles, l'infirmière ne désespère pas. "Le but c'est que le gouvernement puisse nous écouter et discuter avec nous". Son choix de manifester pour des meilleures conditions de travail s'explique dans la mesure où, comme elle le dit, "j'ai vécu ce que vivent mes collègues". 

Après avoir fréquenté de nombreux services lorsqu'elle était dans le milieu hospitalier, Raphaëlle Jean-Louis a en effet décidé "de donner une dernière chance au métier" en devenant infirmière libérale. La conséquence d'une surcharge de travail à l'hôpital. "Parfois on était seule pour gérer, parfois il fallait choisir entre trois urgences qui arrivaient en même temps. Je ne pouvais plus travailler de cette manière, ça ne correspondait plus à mes valeurs."

Pour cet ultime tour à pied, la jeune femme va se rendre dans une vingtaine d'établissements dont des centres hospitaliers, des cliniques et des EPHAD. Des visites surprises, pour laisser "le libre choix aux gens de venir me rencontrer". Sa première étape se fera en Seine-et-Marne, dans la ville de Lieusaint. 

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