Le Théâtre de l’Odéon est encore occupé par une quarantaine de personnes qui ne comptent pas partir avant la réouverture de l’établissement le 19 mai prochain. Le directeur craint que cette occupation ne gêne la reprise de l'activité de son établissement.
Une quarantaine de personnes occupent encore le Théâtre de l’Odéon dans le VIe arrondissement de Paris. L’établissement est occupé depuis le mois de mars dernier par des artistes qui dénoncent la précarité dans laquelle la crise sanitaire a plongé les métiers de la culture. "Nous sommes là car nos revendications ne sont pas entendues, le plan massif de relance que nous attendions n’existe pas", s’insurge Karine Huet, secrétaire générale adjointe de la SNAM-CGT, branche de la CGT qui gère le Syndicat National des Artistes Musicaux.
La responsable syndicale concède que malgré la perspective d’une réouverture des lieux de culture le 19 mai, les conditions de reprise d’une activité "restent floues pour une majorité d’artistes" . Les intermittents demandent notamment une nouvelle prolongation des droits des intermittents au-delà du mois d’août. Ce mardi, le gouvernement a annoncé une prolongation des indemnisations chômages des intermittents du spectacle. "L’ année blanche" sera donc valable jusqu’en décembre prochain.
Le directeur craint que la présence des occupants ne gêne la réouverture
Le directeur du théâtre Stéphane Braunschweig demande la fin de l’occupation de l’établissement. Il craint que celle-ci ne perturbe la réouverture du 19 mai prochain. "S’ils restent, il y a de fait un blocage des spectacles" a-t-il expliqué à nos confrères de Franceinfo. Il affirme également avoir entamé des négociations avec la CGT dans le but de "transformer cette occupation, comme par exemple une occupation de jour seulement" .
Il assure que cela permettrait aux occupants de continuer à porter leurs revendications tout en n’obstruant pas la venue du public le soir. Le directeur craint que pour des raisons sanitaires, la présence du public et des occupants dans le même périmètre ne soit pas possible. Dans un communiqué signé conjointement avec les directeurs de trois autres théâtres, Stéphane Braunschweig affirme que si les occupations des différents théâtres ne sont pas levées, la culture risque d’être sacrifiée "par ceux même qui défendaient à nos côtés son caractère essentiel" en empêchant "la reprise de la vie culturelle" .