Océane Lachaussée, future ingénieure agronome, la femme est l'avenir de l'agriculture

Etudiante en deuxième année d’AgroParisTech, l’école d’ingénieurs agronomes publique de référence, Océane Lachaussée envisage le champ des possibles. L’avenir alimentaire est entre ses mains.

Ses grands-parents avaient dit « plus jamais les champs, on va s’installer en ville… » . Mais Océane y est revenue avec ses études.  Elle voulait un métier avec lequel elle pourrait allier les sciences humaines et la biologie : l’Agriculture s’est imposée comme une évidence.


Le dernier champ des possibles

Elle a eu l’impression que tout y était encore à inventer. Un monde qui bouge et qui reste le dernier champ des possibles. Il y a deux ans, elle a intégré une école d’ingénieurs agronomes, AgroParisTech, la référence du Public en ce domaine. Elle y constate que dans ce monde masculin, être une femme fait la différence. 

De prime abord, nous sommes plus à l'écoute, moins sur la technique

« Déjà à l’école, j’ai l’impression que nous sommes plus à l’écoute. Sur une exploitation agricole, j’ai remarqué que les hommes s’attardent surtout sur l’aspect technique. Nous, nous allons d’abord essayer de comprendre comment les choses sont produites. »

Une différence stigmatisée

Océane avoue que ses interlocuteurs lui font souvent remarquer sans élégance : « Ah vous êtes une ingénieure…E. » Elle sait qu’elle a besoin d’assoir encore sa légitimité, montrer qu'elle est capable. C’est aussi un moyen de rebondir en insistant « oui oui je suis bien une ingénieure avec un E. » Rien ne la fera dévier de sa voie car son amour de la nature prime sur les mauvais esprits.

C’est incroyable ce que la nature est capable de produire

C’est fascinant. En tant que scientifique,  je pourrais passer des heures. Jeune, j’ai eu une première approche très naturaliste. Je pensais qu’il fallait tout conserver, tout garder. Et au fil de mes rencontres, je me suis aussi rendue compte que la nature bouge aussi grâce à nous. On est partie prenante. Elle nous impacte et nous l’impactons.  C’est peut être cela le plus beau… Les relations qu’on a avec elle. Ce qui peut être fait ensemble… »


Lancer une réflexion globale sur nos modes alimentaires

Océane aimerait améliorer la communication entre les acteurs agricoles. Elle regrette l'absence de dialogue et de liens qui ne facilite pas les solutions. Elle aimerait aussi que les consommateurs s’intéressent plus à ce qu’ils mangent, comprennent l’impact des produits sur leurs corps. « Ils ne devraient pas se laisser influencer par de mauvaises informations, et consommer plus intelligemment. » Elle rêve de réunir les acteurs du monde agricole avec les consommateurs  pour lancer une réflexion globale sur nos modes alimentaires. Les ingénieurs agronomes sont ceux qui peuvent insuffler cette nouvelle façon de penser et de travailler. Mais le chemin est long, car ces métiers sont encore mal considérés.

« Aujourd’hui le secteur agricole a encore une très mauvaise image. L'expression "vous êtes ingénieur paysan " se veut méprisante. Déjà paysan est un terme noble et en tant qu’ingénieur, je fais autant de math et de physique que ceux qui travaillent sur des navettes spatiales. Le secteur agricole est un secteur innovant. Nous avons besoin de réfléchir sur ce que nous produisons et comment nous le produisons. Sur le vivant, le microbien, sur l’ADN... Et nous sommes souvent peu reconnus.»


Disparité liée au sexe

Sans parler de la disparité et discrimination liées au sexe. « Nous avons des écarts de salaires avec les hommes mais aussi avec les autres ingénieurs et ce n’est pas juste. C’est un très beau métier, comme l'ensemble du monde agricole. »

Une nouvelle génération ouvre les portes du monde agricole. Et s'il y avait de la place pour y inventer de nouveaux possibles...
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