"On veut faire en sorte que les personnes puissent se préparer à une vie en totale autonomie" : vivre en colocation ou en appartement malgré le handicap mental

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Thierry et Stéphanie ont réussi à devenir assez autonomes pour vivre seuls dans un appartement. Ce qui ne les empêche pas de se voir toutes les semaines.
Reportage : D. Morel / M. David / J. Fagot ©France 3 PIDF

Une association du Val-de-Marne a développé, en plus des foyers classiques, des appartements et des colocations pour les personnes déficientes mentales. Une étape essentielle pour ces locataires sur le chemin de l'autonomie.

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À Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), une meulière au milieu d'un quartier chic de la ville héberge une colocation pas comme les autres. Élodie Bicquelet fait partie des sept résidents et s'ils sont tous en situation de handicap psychique ou mental, ils vivent pourtant, ici, en totale autonomie.

Chacun a sa chambre mais pour Claire Brassens, colocataire d'Elodie, tout n'est pas simple : "La vie en collectivité, parfois ça ne se passe pas toujours très bien, des fois c'est un peu dur mais on est obligés de tous vivre ensemble et de s'entendre même si ce n'est pas toujours évident".

Proposer une alternative au foyer et combattre les préjugés

En soutien, deux éducatrices passent les voir régulièrement, loin des préjugés. "Je trouve ça mieux que les personnes en situation de handicap habitent dans des logements ordinaires et que, quand on passe devant, on ne se dit pas 'ah, là il y a un foyer pour des personnes en situation de handicap'. Ce sont des citoyens comme les autres, qu'ils habitent en foyer ou pas, qu'ils soient accompagnés par des éducateurs ou pas", affirme Pauline Cuinet, éducatrice APOGEI 94.

La maison de Claire, Elodie et des autres colocataires a été donnée à l'APOGEI 94. Cette importante association de parents gère trois foyers classiques et un immeuble de 23 appartements. Sandra Madji, cheffe du service éducatif de l'APOGEI 94, veut promouvoir la colocation  : "On connaît les foyers d'hébergement classiques et c'est souvent dans ces lieux-là qu'il y a le plus de demandes mais des services comme celui-ci peuvent être un peu craints des familles qui accompagnent ces personnes puisqu’on se dit : ils sont dans un appartement, ils sont tous seuls". C'est ça aussi la réalité. Nous, on a envie de faire en sorte que les personnes puissent se préparer à une vie en totale autonomie".

Un parcours qui a fait ses preuves

Après avoir connu plusieurs foyers, Stéphanie et Thierry ont été parmi les premiers à emménager seuls dans leur propre studio. Thierry passe régulièrement boire des cafés chez sa voisine : "Je lui rends beaucoup de services", assure celui qui ramène tous les packs d'eau de Stéphanie.

Si la demande reste forte pour les foyers, les appartements et les colocations restent des options assez peu connues du grand public. Pour y accéder, les bénéficiaires doivent être suffisamment autonomes et avoir un travail.

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