Les Ortiz, une famille unie ... décomposée au Théâtre Rive Gauche à Paris

La Famille Ortiz a toujours vécu unie : un père torero et insubmersible ; une mère infirmière et protectrice ; une fratrie de trois garçons qui fantasment leur enfance idyllique, jusqu'au jour où un mensonge les déchire. Après Adieu M. Haffmann, le nouveau spectacle à voir au Théâtre Rive Gauche.

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Bienvenue chez les Ortiz. Ils sont donc cinq. Unis comme les doigts de la main. Au sommet de cette pyramide familiale, Miguel (Bernard Malaka), le père, comme il se doit dans les années 1960. Dans sa jeunesse, il se targuait d’affronter la mort, dans les arènes, face aux taureaux. Ce passé de matador est devenu par la suite le socle fondateur de la famille. A ses côtés, Marie (Isabelle de Botton), sa femme, admiratrice et amoureuse. Celle qui entretient la légende du courage à toute épreuve, celle qui construit minutieusement, jour après jour, la maison protectrice pour les trois enfants adorés comme des princes : l’aîné, Pierre (Stéphane Dauch) ; les deux cadets, les jumeaux Lino (Antoine Guiraud) et Ali (Kamel Isker).

Il faut croire au mensonge quand il est nécessaire.

Ils sont cinq. Et pourtant ils deviendront quatre et un. Le fleuve qui les unissait, cette Garonne de leur enfance, va les diviser. Pierre choisira l’exil, loin, très loin, au Japon. Un éloignement géographique volontaire pour tenter de soigner les blessures émotionnelles. Une nouvelle vie à bâtir, sur des fondations de soit-disant orphelin. Un mensonge qu’il tisse au quotidien face à sa compagne enceinte, Claire (Charlotte Matzneff), rencontrée au pays du soleil levant. Un mensonge, promesse de bonheur retrouvé, mais un songe qui ment.

Chez les Ortiz, inventer est le sport familial. On invente comme on respire ou bien on ment comme on respire.

Le passé refait en effet surface sans prévenir, un beau matin. Pierre est alors sommé par sa compagne de s’expliquer. "J'ai une famille, une famille avant toi, en France, avant de vivre au Japon." Celui qui se prétendait orphelin ouvre alors pour elle le livre des souvenirs de la famille Ortiz. Le récit épique contient en son cœur une tragédie, qui va bien au-delà de ce que pouvait imaginer Pierre.

Dans cette nouvelle création, plébicitée à Avignon cet été, Jean-Philippe Daguerre place le thème des secrets de famille au cœur de sa mise en scène. Le spectateur est en permanence convié à un voyage dans le temps et dans l’espace pour tenter de dénouer les fils de l’histoire des Ortiz. Un subtil choix scénographique  parvient à nous embarquer dans la mémoire de Pierre, un monde à la fois « mélancolique et loufoque ».

 

Ils sont toujours habillés comme ça ?

Le père ne quitte pas son costume rose de trorero à pompons, la mère sa blouse blanche d'infirmière avec coiffe, les jumeaux, leur marinière bleue et rouge avec culotte courte de petit garçon. Cette histoire de famille se veut toutefois fable, comme l'affirme Jean-Philippe Daguerre : « Il y a bien longtemps que cette histoire influencée par des éléments réels ayant touché ma vie, et celle de gens très proches, trotte dans ma tête. J’ai choisi un univers de conte contemporain pour la raconter, ne voulant pas tomber dans une chronique sociale naturaliste que j’ai toujours du mal à vouloir traiter lorsque j’écris du théâtre. »

Le thème universel du secret de famille se double en effet d’une réflexion sur le courage et son pendant, la lâcheté. L’un ne se pense pas sans l’autre. L’un ne s’expérimente pas sans l’autre. C’est ce que le personnage de la mère transmet à ses trois enfants, et plus particulièrement à l’aîné, Pierre. Une leçon qui lui permettra in fine de faire sien le vers de Victor Hugo : « Mon père, ce héros au sourire si doux » (« Après la Bataille », La Légende des siècles).

Ne vous arrétez pas aux photos du spectacle qui pourraient vous faire penser à une mauvaise comédie avec bal costumé. Evoluant dans une magnifique scénographie, les six comédiens sont chacun excellents - mention spéciale à Isabelle de Botton, la maman et Stéphane Dauch, le fils ainé. Gageons que cette histoire familiale de vie et de mort touchera tous les publics, comme elle nous a ému et que cette nouvelle création de Jean-Philippe Daguerre connaitra le même succès que la pièce aux quatre Molière 2018 : Adieu Monsieur Haffmann, à nouveau à l'affiche du Théâtre Rive Gauche.

 

La Famille Ortiz - mise en scène de Jean-Philippe Daguerre

A noter : France 3 Paris Île-de-France est partenaire de ce spectacle
à voir du mardi au samedi à 21h - matinée le dimanche à 15h
Théâtre Rive Gauche
6 rue de la Gaîté Paris 14e

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