Un catamaran de 6 mètres était présenté sur le toit des Galeries Lafayette. Quatre jeunes âgés de 25 à 30 ans présentaient Plastic Odyssey, un prototype qui permettrait de recycler le plastique en carburant.
Leur projet est ambitieux : "fermer le robinet qui déverse du plastique dans les océans et d'améliorer le traitement des déchets", selon Simon Bernard, l'un des co-fondateurs de Plastic Odyssey.
À l'origine de l'aventure, quatre jeunes âgés de 25 à 30 ans. Tous amoureux de la mer, ils entendent bien essayer de la sauver. "Il ne s'agit pas d'aller ramasser le plastique une fois qu'il a été déversé dans l'océan, car contrairement à ce que l'on croit, il y a assez peu de plastique qui flotte. Mais de le collecter avant qu'il soit jeté", explique Simon Bernard.
Transformer le plastique en carburant
Ils se sont donc lancés à corps perdu dans la construction d'un prototype, un catamaran de 6 mètres qui embarque une machine de recyclage. "On a commencé par construire un petit bateau depuis 1 an et demi, avant de s'attaquer au catamaran", raconte Simon Bernard. Le premier objectif est de "faire avancer le bateau uniquement grâce à des déchets plastiques et transformés à bord en carburant."La machine consomme donc du plastique. "Le réservoir contient du plastique broyé qui arrive dans la machine par une visse. Il commence par être fondu et arrive liquide dans le réacteur qui le fait bouillir pour que les molécules soient cassées. Le plastique ne va pas brûler car il n'y a pas d'oxygène dans le réacteur. Les molécules vont s'évaporer et on les récupère sous forme liquide. On obtient du diesel et de l'essence. Le diesel vient alimenter le moteur du bateau."
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— Plastic Odyssey (@PlasticOdyssey) 18 septembre 2018
20 pays principalement émetteurs
Le prototype a coûté la somme de 300.000 euros. Mais le projet du catamaran de 25 mètres est autrement un défi puisqu'il est estimé à 10 millions d'euros !Une fois construit, les quatre navigateurs veulent faire un tour du monde. "On irait principalement dans des pays où l'on trouve des décharges sauvages, comme en Afrique. Ce sont 20 pays qui émettent surtout du plastique dans l'océan", indique Simon Bernard.
Et d'ajouter : "Le bateau est un ambassadeur de solutions de recyclage à petites échelles, low tech, c'est-à-dire peu chère, faciles construire ou à réparer si ça tombe en panne. Et open source, sans brevet pour que chacun puisse améliorer les systèmes aux différents besoins locaux."
L'objectif est de prendre le large en 2020. Quand on demande à Simon Bernard si c'est vraiment réalisable il répond : "On a déjà beaucoup de proposition de financement. Notre problème est que l'on ne veut pas faire de green washing."
► Voir le reportage de France 3 PACA :