Les Gilets jaunes veulent faire de la capitale le point de convergence de cette 18e journée de manifestation.
Depuis plusieurs semaines, le 16 mars est annoncé comme un rendez-vous clé, avec un appel à converger vers Paris pour renouer avec les démonstrations de force des premiers week-ends, alors que le nombre de manifestants a chuté ces dernières semaines. "Maintenant, on va passer aux choses sérieuses : l'acte 18 arrive et ça, Macron, tu peux te méfier parce que ça va être un regain de mobilisation", annonçait samedi soir l'une des figures du mouvement, Eric Drouet. "Il va y avoir un seul point de convergence pour ceux qui peuvent : ça va être Paris." "Il va y avoir beaucoup de personnes, il va pas falloir lâcher. (...) On attend les Toulousains avec impatience, les Bordelais, les Marseillais, les Rouennais...", ajoutait ce chauffeur-routier de Seine-et-Marne, qui a aussi évoqué le renfort de sympathisants d'Italie, Belgique, Pays-Bas, Pologne.
"C'est une journée qui est annoncée chargée", a confirmé à l'AFP une source policière : "Il y a beaucoup de facteurs qui permettent d'envisager une mobilisation supérieure à celle des précédents samedis". Le Grand débat, lancé par Emmanuel Macron pour tenter d'éteindre la colère, s'achève ce vendredi après deux mois de réunions partout en France et des propositions tous azimuts. Une "mascarade" pour de nombreux "gilets jaunes", qui entendent reprendre la main quatre mois après le début du mouvement.
À Paris, cette date symbolique coïncide avec la "Marche du siècle" pour le climat, la "Marche des solidarités" contre les violences policières et le "racisme d'Etat" et une journée d'action des forains.
Rendez-vous donnés dans les gares, place du Châtelet, sur les Champs...
Aucune manifestation de "gilets jaunes" n'a été déclarée, mais plusieurs événements Facebook ont été créés, dont un "Acte 18 - Ultimatum - La France entière à Paris", ainsi que des pages pour organiser covoiturages et hébergement depuis la province. Des rendez-vous ont été donnés dès le matin aux abords de plusieurs gares, place du Châtelet, sur les Champs-Elysées... "Il y a des indications que des éléments radicaux vont se mobiliser à Paris", souligne également une source policière, tandis qu'à l'Intérieur, on assure "rester vigilant et mobilisé".Des figures du mouvement ont décliné par avance toute responsabilité dans d'éventuelles violences. "J'appellerai pas à la non-violence, j'appellerai pas à la violence, j'appelle plus à rien. (...) Pendant 17 semaines, on a essayé, de façon majoritairement pacifique, de leur faire reprendre raison (au gouvernement, ndlr) et ils n'ont pas voulu nous écouter (...) Samedi, ils se démerdent et ils subiront les conséquences de 17 semaines de foutage de gueule", a déclaré Maxime Nicolle dans une vidéo dimanche.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, contestés par les "gilets jaunes", ils étaient 28.600 manifestants en France samedi dernier, contre 282.000 le 17 novembre lors de l'acte inaugural du mouvement.