La rue Boris Vian, nichée au cœur de la Goutte d'Or (18e), pourrait ne plus s'appeler comme cela. Une des héritières de l'écrivain a demandé à la mairie de Paris de renommer la rue car elle est insalubre.
L'auteur de "J'irai cracher sur vos tombes" s'indignerait-il de la rue qui porte son nom ? C'est ce que pense l'une de ses héritières, Nicole Bertolt, présidente de la Cohérie de Boris Vian qui avait accordée sont autorisation au Conseil de Paris en 1992. Elle s'offusque que la rue soit si insalubre et mal entretenue.
"Cela fait depuis 2012 que l'on demande deux fois par an la réhabilitation du passage", s'indigne Olivier Russbach, président de l'association Cavé Goutte d'Or, une association du quartier.
A cela, la mairie du 18e répond que "de petits travaux du quotidien ont été faits, comme la rénovation des marches, une rampe et une peinture. Mais on essaie de trouver une solution de fond."
3 millions d'euros
Mais Olivier Russbach, qui dit s'être accordée avec Mme Bertolt (qui n'a pu être jointe), n'a plus confiance en la mairie de l'arrondissement : "Ils font du travail de pansement sur quelque chose qui doit être revu fondamentalement. C'est toujours sale, le passage n'est pas propre. Cela fait 10 ans que les marches exploratoires se succèdent. C'est une procrastination permanente. On ne croit pas à leurs propositions."
Du côté de la mairie, on s'agace de cette médiatisation. "Le quartier n'est pas du tout délaissé. On a un comité de pilotage mercredi 9 mai, prévu de longue date. 3 millions d'euros ont été alloués pour la réhabilitation des arcades et de la rue du passage Boris Vian. C'est acté !"
Le calendrier serait ainsi en place : un maître d'ouvrage désigné début 2019 et des travaux prévus début 2020 d'une durée de un an et demi. "Le temps de l'urbanisme public est très long, ajoute la mairie. Mais on entend que ce soit long et pénible."
La rue s'appellera-t-elle toujours Boris Vian d'ici-là ? Une bataille juridique pourrait avoir lieu à ce sujet. Nicole Bertolt, via la Cohérie de Boris Vian, a envoyé un courrier officiel au Conseil de Paris pour retirer l'autorisation de nommer la rue du nom de l'écrivain le 2 mai dernier.