Le président d'une association s'est mis totalement nu, lundi soir, à la mairie du 14ème, à Paris, en pleine session d'un conseil d'arrondissement. L'homme voulait attirer l'attention sur l'avenir de la structure de coworking, qui devra quitter la friche des Grands Voisins en 2018.
Une opération, préparée avec minutie, qui "ne s'est pas faite sous le coup de l'émotion"... C'est accompagné de plusieurs complices que Benoît Delol, le président de l'association Mon premier bureau, s'est rendu au conseil d'arrondissement, à la mairie du 14ème, lundi soir.
L'avenir des "Grands Voisins"
Alors que des représentants d'association étaient invités à prendre la parole, comme il en est l'usage, Benoît Delol s'est exprimé à sa façon. Sous le regard étonné, et amusé, de l'assistance. Façon chippendales, aidé de quelques vêtements déboutonnables, mais dans un cadre pas vraiment musical, l'homme s'est livré à un strip-tease. Jusqu'à dévoiler l'entièreté de sa nudité à la trentaine de personnes présentes dans la salle.Muni d'une pancarte "Non à l'expulsion de 'Mon premier bureau'", le président de l'association entendait protester contre la fin du bail dont bénéficie sa structure au sein des "Grands Voisins". Sur le site de l'ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris, cette friche accueille plusieurs acteurs de l'économie sociale et solidaire. Le lieu doit changer de visage dans les prochaines années, des logements devant y voit le jour.#CA14 coup de théâtre du représentant d’une association du 14eme qui se déshabille pour contester l’expulsion de l’asso Mon 1er bureau
— Audrey Livé (@AudreyLive14) 27 novembre 2017
Un peu d’animation au conseil d’arrondissement ! pic.twitter.com/imnXEO371W
Démarche culottée
Après le 31 décembre, Benoît Delol craint de voir son association expulsée du site. Elle héberge aujourd'hui une vingtaine de jeunes entreprises, et d'artisans, moyennant 99 euros par mois. Un espace de coworking pour un prix inférieur à ceux du marché. "On vise spécifiquement des créateurs d'entreprises qui ont peu de moyens, mais qui ont de l'enthousiasme et des idées", explique Benoît Delol.Se mettre nu pour se faire entendre. Une démarche culottée dont a été témoin lundi soir Audrey Livé, conseillère de quartier dans le 14ème arrondissement. "Je comprends cette démarche", celle d'un responsable associatif "qui n'arrive pas à se faire entendre".Qu'est-ce qu'il va falloir qu'on fasse à l'avenir pour se faire entendre des élus ou des médias ?
Elle aussi engagée dans la vie associative, Audrey Livé a immortalisé ce happening sur Twitter, mais elle s'interroge : "Qu'est-ce qu'il va falloir qu'on fasse à l'avenir pour se faire entendre des élus ou des médias ?"