Claire est une rescapée. Depuis quelques mois, elle habitait au 17 bis rue Erlanger dans le 16e arrondissement de Paris. Elle habitait, car depuis cette nuit, son appartement n'est plus que cendres. Un récit à vous glacer le sang.

C'est en 2018, que Claire a emménagé dans un petit appartement, au 8ème étage, du 17 bis rue Erlanger, dans le 16è arrondissement de Paris.
Désormais son appartement n'est plus que cendres. Son récit est à vous glacer le sang.

00h30 : le bruit strident de l'alarme à incendie, collée au plafond de la pièce principale, tire Claire de son sommeil.
La jeune femme dormait profondément. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe.
Il lui faut quelques secondes pour réagir. Réagir... Il y a beaucoup de bruit dans l'immeuble pour cette heure là.

J'ai entendu un vacarme assourdissant qui provenait du couloir et de chez mes voisins de palier


Il lui faut alors, quelques minutes pour comprendre ce qu'il se passe. Il y a le feu... L'immeuble est en feu !
Claire se précipite vers sa porte d'entrée.

J'ouvre la porte, et là c'est un énorme trou noir de fumée très épaisse. Je comprends, en quelques secondes, qu'il sera impossible de m'échapper par le couloir et les escaliers.


La solution s'impose à elle. Elle sort sur sa petite terrasse.

Je suis sur mon balcon et là, je vois tout. Tout est en feu ! je vois tous les gens, comme moi sur leur balcon. Sur des rebords de mur.  j'entends tout. Les cris.


La "solution balcon" n'est pas la bonne en fait. Il faut qu'elle en parte. Mais où ? Comment ? 
Pendant que Claire réfléchit, elle voit des voisins qui passent de balcons en rebords. D'étage en parapet, de parapet en étage... Du 6 au 7. Du 7 au 8.  Jusqu'au 8ème, le dernier étage, fuyant les flammes qui montaient en léchant les façades.
 

J'ai escaladé les gros arceaux noirs avec des pics. Un, puis deux. Je me suis réfugiée sur le rebord du mur au bord du bout du bout de l'immeuble, pour m'éloigner le plus possible. Là j'y suis restée, seule.


Seule, elle y est restée 30 à 40 minutes. Toute seule. Et elle a eu le temps, durant toutes ces interminables minutes de se dire que tout était fini. Qu'il n'y avait plus de solution. Qu'elle allait brûler ou sauter... Sauter... Brûler...
Puis, 3 personnes l'ont rejointe sur son abri de fortune. La chaleur des flammes du 7ème étage leur brûle les pieds. Pendant ce temps, les "Hommes du feu" secourent des personnes qui étaient coincées plus bas. Au 6ème, au 7ème.  
Tous les quatre, ils ont attendu près d'une heure que les pompiers les secourent enfin. Eux.
 

Les pompiers nous ont fait descendre en rappel. Les uns après les autres. Chacun accroché à un mousqueton. Un mousqueton qui nous rattachait à la vie.


Enfin, les 4 rescapés arrivent à atteindre une échelle et les pompiers.
 

Les pompiers nous ont pris sur leurs épaules et quelques instants plus tard nous étions au sol. Vivants.
Tout a brûlé. Je n'ai plus rien. Plus rien. Tout est en cendres. Mes papiers, mes habits, ma maison... mais je suis en vie !
Maintenant il va falloir tout refaire... Pour que je puisse avoir une identité à nouveau.


Le jour se lève sur la rue Erlanger, commence alors une nouvelle vie pour Claire. Tout est à reconstruire.
Sa première démarche, aller s'acheter des vêtements. Puis viendra le tour des papiers, des assurances...du reste, de TOUT le reste.
Choquée, mais bel et bien en vie, Claire s'est rendue en fin d'après-midi à la cellule psychologique mise en place par la mairie du 16ème. Elle y racontera aussi, les derniers mots, ceux qu'elle nous a confiés : 

Une résidente du 2eme aurait mis le feu parce qu'un voisin, pompier lui aurait dit de faire moins de bazar. Elle lui aurait rétorqué " t'es pompier... tu vas pouvoir éteindre le feu". Alors, elle aurait mis des torchons en feu imbibés d'essence dans plusieurs étages. Et même, semble-t-il d'après les premières informations, fait brûler une voiture pour empêcher les secours d'accéder à notre immeuble....
    






 
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