Paris – Une marche contre l'islamophobie prévue dimanche divise les partis de gauche

Une cinquantaine de personnalités ont lancé un appel à manifester le 10 novembre à Paris pour dire "STOP à l'islamophobie" et à la "stigmatisation grandissante" des musulmans, après l'attaque d'une mosquée à Bayonne et de nouvelles tensions autour du voile.

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L'événement se veut rassembleur, mais il est en train de tourner à la confrontation entre partis politiques de gauches.

Tout est parti d'un texte publié dans Libération le 1er novembre, appelant à cette marche pour "dire stop à l'islamophobie", au moment où les thèmes inflammables du voile, de la laïcité ou du communautarisme font de nouveau l'actualité.

Un texte "contre la stigmatisation des musulmans de France" signé par plus de 50 personnalités et plusieurs organisations.
 

Débat explosif à gauche

Parmi les personnalités signataires, on retrouve le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot qui a mené la liste EELV au Européennes, le fondateur de Génération.s, Benoît Hamon ou Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Mais le Parti socialiste, lui, a décidé mardi soir de ne pas participer à la manifestation, car "nous ne voulons pas nous associer à certains des initiateurs de l'appel", indique le parti dans un communiqué publié mercredi. "Nous ne nous reconnaissons pas dans ses mots d'ordre qui présentent les lois laïques en vigueur comme 'liberticides'", indique par ailleurs une résolution du PS, adoptée mardi soir par son Bureau national.

L'objet de la polémique se trouve dans des termes utilisés - "islamophobie", "lois liberticides"... - et l'identité des initiateurs de la marche, le controversé Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), accusé de liens avec les Frères musulmans, organisation internationale de promotion de l'islam politique.
 

L'identité de certains initiateurs de la marche gêne des signataires

Signe d'une certaine gêne sur ce point, un des signataires de la tribune, le député LFI Alexis Corbière, a déclaré au Figaro qu'il pensait que "la Ligue des droits de l'homme était à l'initiative de la démarche".

"Islamophobie" est un terme qui dérange aussi, traditionnellement, Jean-Luc Mélenchon. "Je conteste le terme d'islamophobie. On a le droit de ne pas aimer l'islam comme on a le droit de ne pas aimer le catholicisme", disait l'Insoumis dans un tweet de 2015.

Selon Arnaud Le Gall, un cadre du Parti de gauche, composante fondatrice de LFI, des débats et "des grincements de dents" ont eu lieu chez les Insoumis ces derniers jours, mais "à la marge": "On soutient une minorité ciblée de manière inacceptable, on ne va pas s'en empêcher au prétexte qu'un mot nous gêne".

Preuve que le débat traverse toute la gauche, l'écologiste Yannick Jadot a confié mardi sur franceinfo "ne pas valider l'ensemble du texte", contestant par exemple l'existence d'"un racisme d'État dans notre pays". Pour lui, l'essentiel était d'"alerter sur le danger de faire d'une partie de la communauté nationale le bouc-émissaire de notre société".
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