En 2016, près de 225 000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de leur conjoint. Partout en France, des rassemblements ont été organisés samedi pour appeler à une prise de conscience et rendre hommage aux victimes.
En début de cortège, des femmes vêtues de noir portaient le nom de victimes assassinées en 2017 autour du cou, comme celui de Doris, 53 ans, tuée à Aubenas le 21 janvier ou Sylvie, 47 ans à Rigny-le-Ferron (Aube) le 12 février. "Toujours et partout contre les violences faites aux femmes": derrière ce slogan, environ un millier de personnes manifestaient samedi à Paris à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
"Ras le viol"
Comme chaque année, organisations féministes, partis de gauche (PCF, NPA, LO ..) et syndicats (Solidaires notamment) appelaient à défiler pour dénoncer les violences subies par les femmes. "Debout debout", "levons nous femmes esclaves", ont chanté les manifestants, associations féministes en tête. Des panneaux reprenaient des slogans tels que "ras le viol" ou encore "Du MLF à Femen à #Metoo, vive la lutte des femmes".Beaucoup de monde à la manifestation contre les violences faites aux femmes aujourd’hui ! #25novembreِ avec en fond sonore l’hymne du MLF pic.twitter.com/LuhMOe4VRG
— Lilâ Le Bas (@Lila_Lebas) 25 novembre 2017
La manifestation, qui prend cette année une résonance particulière avec le contrecoup du scandale Weinstein, est prévue entre les places de la République et de l'Opéra. Seins nus, plusieurs Femen dont Inna Shevchenko, une de ses figures majeures, étaient aussi présentes.
Egalité femmes-hommes : "grande cause nationale"
Nous sommes nombreuses à la manifestation du #25novembre contre les violences masculines faites aux femmes #StopAgresseurs #MeToo pic.twitter.com/mgE9Yw1pAf
— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) 25 novembre 2017
Plus tôt dans la journée, le président Emmanuel Macron a déclaré l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat" et présenté tout un plan misant sur la répression et l'éducation pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
Les associations féministes ont salué "l'engagement du président" mais réclamé davantage de moyens, "le nerf de la guerre". Pour elles, les 420 millions d'euros de budget interministériel annoncés par Emmanuel Macron pour 2018 sont "insuffisants" car ils ne font que s'appuyer sur l'existant, ont résumé la militante féministe Caroline De Haas et Ernestine Ronai, membre du Haut conseil à l'Egalité.