L'Imperial Club Paris doit ouvrir ses portes en décembre au coeur du quartier asiatique. L'installation de ce club de jeux, dont l'expérimentation a été autorisée en janvier pour trois ans, suscite l'inquiétude des habitants. Ils craignent une montée de l'insécurité dans le quartier.
La devanture, en travaux, laisse percevoir un nom, l'Imperial Club Paris, cernant un caractère chinois. D'ici décembre, au sein de la galerie commerciale Massena, sur le boulevard éponyme et à deux pas du métro Porte d'Ivry, devrait voir le jour le second "club de jeux" de Paris, structures en expérimentation depuis janvier et destinées à occuper l'espace vide laissé par les cercles de jeux. La dernière de ces associations, qui géraient les jeux d'argent puisque l'activité de casino est restreinte dans la capitale et ses environs, a fermé ses portes en septembre.
A l'opposé de son concurrent Tranchant, qui a juché son Paris Elysées Club à quelques encablures de la prestigieuse avenue, le groupe Raineau a décidé d'investir le quartier asiatique au sein du 13ème arrondissement. "Notre choix, c’était d’essayer de nous positionner dans un quartier de Paris où nos concurrents n’allaient pas aller", assure Olivier Raineau, président de la société. Au sein du club, les amateurs de jeux de cartes pourront s'essayer jusqu'à 6h du matin au baccara ou au poker sous nombre de leurs variantes.
Successeurs des cercles qui ont disparu à la suite d'affaires de fraude ou de blanchiments d'argents, les clubs sont expérimentés dans la capitale pour trois ans. L'implantation est donc légale, mais nourrit les inquiétudes d'un collectif de riverains. Sa pétition en ligne a récolté plus de 3000 signatures. Les opposants au projet craignent un accroissement de l'insécurité et l'alimentation de trafics annexes, notamment des réseaux de prostitution, de vente à la sauvette ou des tables de jeux clandestines. "On sait bien que les gens qui vont avoir plein de sous et vont sortir un peu éméchés ne vont pas rentrer chez eux tranquillement, aller se coucher, souligne Denise, une riveraine. On n’est pas dupes. On est vraiment très inquiets."
Hier soir, j'ai fait voter un voeu unanime, rassemblant toutes les sensibilités politiques, pour réaffirmer notre opposition à cette installation de ce club de jeux d'argent, dans le centre commercial Masséna 13. https://t.co/FgSJ0H9zjF
— Jérôme Coumet (@jerome_coumet) 30 octobre 2018
Des préoccupations partagées par les élus d'arrondissement, qui ont adopté un voeu faisant état de leur désaccord. Le maire (PS), Jérôme Coumet, s'étonne ainsi d'avoir découvert l'agrément accordé par le ministère de l'Intérieur au projet sans avoir été consulté au préalable. « Je me laisse à disposition toutes les voies de recours possible, si tant est qu’il y en ait, assure l'édile. Pour l’instant, je me contente d’interpeller très fermement ceux qui ont pris cette décision, c’est-à-dire la commission nationale du ministère de l’Intérieur, pour qu’on m’explique pourquoi elle a pu être prise. »
J'ai signé et je soutiens la #Petition de @ChangeFrance : NON à l'ouverture de la salle de jeux dans le centre commercial Masséna #Paris13 #securite
— Buon TAN (@BuonTAN) 19 octobre 2018
Mobilisez-vous en signant : https://t.co/r2rwoDYfoR
Une opposition partagée par le député LREM Buon Tan. Il a annoncé mardi son souhait de rencontrer la direction de l'Imperial Club Paris, la préfecture de police et les équipes du ministère. Conscient de ces réticences, le groupe Raineau, qui détient déjà trois casinos en France, assure que des mesures de sécurité renforcées seront déployées dès lors que l'établissement sera ouvert. Trois autres projets de ce type sont également en cours d'élaboration à Paris.