Passage du périphérique à 50km/h : "Ça va surtout impacter les banlieusards qui viennent travailler à Paris"

Bouchons, accidents, ralentissements... Après l'annonce de la maire de Paris, Anne Hidalgo, concernant le passage du périphérique à 50km/h, les usagers s'inquiètent des conséquences de cette mesure.

Quelques heures après l'annonce d'Anne Hidalgo concernant le périphérique parisien, les automobilistes et motards ne semblent pas se réjouir de la nouvelle annoncée dans Ouest France. "Je pense que c'est une hérésie, déjà à 70km/h, s'emporte l'un d'entre eux au micro de France 3 Paris Ile-de-France. Et surtout la nuit... à 50km/h, on va s'endormir !"

"C'est presque dangereux de rouler trop doucement", avance un autre automobiliste. Nombreux sont ceux qui redoutent une augmentation du nombre d'accidents. "Il y aura beaucoup d'accidents oui. Parce que les gens, quand ils roulent à 50 km/h, ils s'ennuient. Ils seront plus souvent sur leur téléphone", avance un autre conducteur, témoignant au volant de sa voiture.

"On s'attend à plus d'accidents"

Une appréhension également partagée par les motards. "Ça nous inquiète beaucoup parce que les distances de sécurité ne sont pas respectées et on a moins de visibilité que les voitures, affirme Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC). Bien sûr qu'on s'attend à plus d'accidents."

À cela vient s'ajouter, pour les motards, l'impossibilité de circuler entre les voitures. "Ça va être la cacophonie ! Il y a déjà 300km de bouchons cumulés au cours de la journée. Passer à 50km/h, ça va encore créer des complications et des bouchons, avance Jean-Marc Belotti, avant de continuer, en tant que motards, on ne pourra plus circuler en interfile parce qu'il faut rouler à 70km/h minimum. Ça créera plus de bouchons !"

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Pourtant, la ville de Paris ne semble pas du même avis et défend sa mesure. "Ce qu'il faut bien comprendre c'est que diminuer la vitesse maximum, c'est aussi améliorer la fluidité de la circulation. C'est éviter les effets dits 'd'accordéon', d'accélération et de décélération, qui sont aussi potentiellement des sources d'accidents pour les gens", liste David Belliard, adjoint EELV à la maire de Paris en charge des mobilités et des transports au micro de France 3 Paris Ile-de-France.

Les habitants des banlieues pénalisés

En plus d'une crainte concernant les accidents sur le périphérique parisien, emprunté chaque jour par un million de véhicules en moyenne, certains dénoncent une différence de traitement entre Parisiens et Franciliens.

"Ça va surtout impacter les banlieusards qui viennent travailler à Paris, ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour se déplacer car ils n'ont pas les transports en commun nécessaires pour faire autrement. Tant que les transports en commun ne seront pas mieux et moins cher, il n'y aura pas moins de véhicules, complète Jean-Marc Belotti. La maire oublie que ceux qui travaillent tous les jours dans Paris n'y habitent pas forcément !"

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Si pour le moment la maire de Paris a annoncé la mesure pour mi-octobre, elle n'est pas la seule décisionnaire. L'État*, qui semble opposé à l'idée, doit également donner son verdict. De son côté, Jean-Marc Belotti espère que "les élus des villes de banlieues, quel que soit leur parti, réagissent" à la mesure, pour défendre les habitants concernés.

*Contactée, la Sécurité routière (rattachée au gouvernement) n'a pas souhaité nous répondre.

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