Passe Navigo : des ventes "stables" malgré la hausse du prix de l’abonnement

Malgré des tarifs en hausse et des perturbations quotidiennes, Île-de-France Mobilités enregistre 4 668 abonnés supplémentaires en janvier. "Pas totalement une surprise", selon l’Association des Usagers des Transports.

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Rames bondées, retards quotidiens, augmentation des grilles tarifaires… Les Franciliens risquent-ils vraiment de déserter ou boycotter les transports en commun ? "Les ventes en janvier 2023 sont stables par rapport à décembre 2022", indique ce mercredi Île-de-France Mobilités (IDFM).

L’autorité organisatrice des transports comptabilise 2 133 659 abonnés Navigo en janvier, dont 974 573 abonnés mensuels et 1 159 086 annuels. Soit des ventes en hausse de 0,22% en un mois (+ 4 668 abonnés). En décembre 2022, IDFM enregistrait en effet un total de 2 128 991 abonnés (dont 973 087 au mois et 1 155 904 à l’année).

"Nous n’observons pas pour le moment de changements dans les ventes de Navigo liés à l’évolution du prix"

Alors que le prix du passe Navigo a fortement augmenté début janvier, l'abonnement mensuel passant de 75,20 euros à 84,10 euros, IDFM indique ne pas observer "pour le moment de changements dans les ventes de Navigo liés à l’évolution du prix". "Ces chiffres sont cohérents avec les remontées du terrain : la fréquentation est remontée depuis l’an passé", explique l’autorité, dans le contexte d’un "retour progressif" depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19 en 2020.

"Nous sommes aujourd’hui aux alentours de 85% de fréquentation pré-Covid", ajoute IDFM. Toujours selon l’autorité, les ventes du passe Navigo ont augmenté de 7,45% en un an (+ 147 975 abonnés). En janvier 2022, IDFM comptabilisait en effet 1 985 684 abonnés (dont 857 220 au mois et 1 128 464 navigo à l’année).

"0,2%, ce n’est pas non plus spectaculaire"

D’après Marc Pélissier, président de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) pour l’Île-de-France, la stabilité des ventes ne représente "pas totalement une surprise". "Il y a plusieurs facteurs contradictoires, estime-t-il. Certes il y a d’un côté la hausse des tarifs du Navigo, mais de l’autre il y aussi la fin de la ristourne sur le prix des carburants, qui peut orienter certains choix. 0,2% de hausse des ventes, ce n’est pas non plus spectaculaire. Par ailleurs, la situation de l’emploi n’est pas trop mauvaise pour la population francilienne."

Marc Pélissier souligne lui aussi que la fréquentation des transports n’a pas encore retrouvé son niveau de 2019. "A priori, c’est logique si le nombre d’abonnés continue d’augmenter", note-t-il.

"Si jamais il n’y a pas autant d’usagers que prévu, ça pourrait encore retomber sur les usagers qui restent"

Quant aux possibles effets d’une augmentation de la part de remboursement employeur dans certaines entreprises franciliennes, le président de la FNAUT pour l’Île-de-France reste prudent. Cette prise en charge du passe Navigo par l’employeur, imposée par la loi, va de 50% à 75% du prix de l’abonnement. "On sait que certaines entreprises mettaient déjà en place un remboursement de 75% avant que ça soit promu par le gouvernement ou Valérie Pécresse. Ça peut jouer, mais c’est difficile de dire si ça incite des Franciliens à s’abonner ou plutôt ceux qui sont déjà abonnés à continuer", indique Marc Pélissier.

"Les chiffres des ventes sont une bonne nouvelle, analyse-t-il en tout cas. Le nombre d’abonnés participe aux recettes d’IDFM. Donc si jamais il n’y a pas autant d’usagers que prévu, ça pourrait encore retomber sur les usagers qui restent, avec un trou financier encore plus important à boucher." Marc Pélissier souligne par ailleurs l’importance de "régler les perturbations au plus vite pour les métros, les bus et les RER, et ne pas relâcher l’effort sur les investissements".

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