Le 17eme arr. de Paris souffre d'un manque criant de places en crèches dans certains de ces quartiers. Le maire de l'arrondissement réclame la construction et l'embauche de personnels supplémentaires.
"On a 80 % de demandes insatisfaites dans certaines zones de l'arrondissement, et il y a des quartiers où il n'y a aucun équipement pour accueillir la petite enfance ".
Geoffroy Boulard, le maire LR du 17eme arrondissement s'indigne du manque patent de crèches dans le sud de son arrondissement. Il pointe du doigt la responsabilité de la mairie de Paris en charge de la construction de ces établissements. "Il y a le coût du foncier, ce que nous oppose toujours la Ville de Paris, mais enfin, elle trouve toujours le moyen de construire dans d’autres quartiers qui ne sont pas prioritaires", déplore l'élu qui brandit un classement publié lundi dernier par le journal Le Figaro.
Selon le quotidien, avec ses 28 établissements, le 17eme est l'arrondissement le moins pourvu en place de crèches dans la capitale. De quoi faire fuir les ménages, redoute Geoffroy Boulard qui souligne que "paradoxalement, le 17eme attire beaucoup les familles avec enfants".
Pénurie de personnels
À ce manque de structures s'ajoute un épineux problème global de recrutement qui touche l'ensemble du secteur. Assistants, auxiliaires de puériculture, infirmières, éducateurs de jeunes enfants manquent à l'appel et particulièrement à Paris et en Île-de-France. L'an dernier, la Caisse nationale des affaires familiales révélait que près de la moitié des crèches collectives en France était touchée par le manque de professionnels. Les trois quarts de ces crèches en manque de personnel se trouvaient en région parisienne.
Aujourd'hui, la Ville de Paris souhaite recruter par concours 200 auxiliaires de puériculture pour travailler au sein de ses crèches collectives.
L'un des remèdes à cette pénurie, le SNNPE, le syndicat des professionnels de la Petite Enfance le répète à l'envi et à l'adresse du gouvernement. Selon Véronique Escames, cosecrétaire du syndicat, il tient deux mots "revalorisation des personnels" et "offres de formation".
Le SNNPE réclame avant tout "une revalorisation des salaires d’au moins 350 euros pour toutes et tous afin de permettre aux salariés dans la petite enfance d’avoir un salaire médian équivalent au salaire annuel médian français".
Le 30 juin dernier, l’Etat a annoncé qu'il allait accompagner à hauteur de 200 millions d’euros par an les revalorisations salariales des personnels de la petite enfance. La profession attend les détails de ce financement et espère que le gouvernement tiendra ses promesses. La Première ministre, Elisabeth Borne projette la création de 200 000 places de crèches supplémentaires à l’horizon 2030.