Entre 500 et 800 personnes ont participé samedi 14 juin, à la première "Mad pride" (littéralement "la marche des fous") organisée en France pour dénoncer la vision que le grand public peut avoir des maladies psychiques.
Vêtus de tuniques aux motifs arlequin ou très colorées, avec des entonnoirs ou des postiches sur la tête et des nez de clowns, les manifestants -- proches de malades, représentants d'associations, patients -- ont défilé de l'hôpital Saint-Anne (grand hôpital psychiatrique situé dans le XIVe arrondissement) jusqu'à l'Hôtel de Ville.
Ils manifestaient à l'appel des associations Advocacy France, Aftoc, France Dépression, Humapsy, Schizo? Oui!, Bicycle et Vie Libre. Les deux plus grosses associations du secteur Fnapsy (patients) et Unafam (familles) ne faisaient pas partie des organisateurs.
Stanislas, 51 ans, hospitalisé à Saint-Anne pour une dépression sévère a lancé aux manifestants : "Je n'ai pas le droit de sortir mais je suis avec vous! Je trouve ça magique qu'on puisse organiser un tel événement pour présenter cette différence ou cette maladie de manière plus positive, dire que ça peut arriver à tout le monde et que ça se soigne".
"La société a peur des malades psychiques. Il faut dédramatiser, dire que derrière ces malades il y a des êtres humains et il faut agir pour que nos enfants ne soient pas les Sdf de demain", de nombreux sans-abri souffrant de bipolarité, explique Yolande de Belsunce, co-fondatrice de l'association Bicycle et mère d'un enfant de 16 ans qui a des troubles de l'humeur.