Le procès de l'attentat raté du Thalys en 2015 s'ouvre ce lundi

Des passagers dont trois Américains, avaient réussi à immobiliser le terroriste et l'empêcher de commettre un carnage dans un train Amsterdam-Paris fin août 2015.

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Il s'agit de l'un des rares procès pour terrorisme ces dernières années où le tireur comparaît dans le box des accusés. Ayoub El Khazzani, un Marocain âgé de 31 ans, va être jugé pour l'attentat raté du Thalys le 21 août 2015 à partir de ce lundi.

Trois hommes seront également jugés : Bilal Chatra, accusé d'avoir joué le rôle d'éclaireur sur la route des migrants entre la Turquie et l'Allemagne et de l'avoir aidé à entrer en France, ainsi que Redouane El Amrani Ezzerrifi et Mohamed Bakkali, le logisticien présumé des attentats du 13-Novembre.

Ce jour d'août 2015, Ayoub El Khazzani, alors âgé de 25 ans, monte en gare de Bruxelles dans le train Amsterdam-Paris. Aux toilettes, il retire sa chemise, place un pistolet dans sa ceinture et s'arme d'une kalachnikov qu'il place en bandoulière. Il a son sac posé sur le ventre, chargeurs et munitions à portée de main.

Mais devant les toilettes, deux passagers attendent. Quand la porte s'ouvre et qu'ils se retrouvent face à cet homme torse nu, armé, "l'air en transe", ils croient d'abord à une plaisanterie. Avant de comprendre.

Les deux se jettent sur lui mais le terroriste sort son pistolet et tire sur l'un d'eux, dans le dos. Trois Américains en vacances, dont deux militaires, sont alertés par le bruit. Ils se ruent sur lui, le désarment et le maîtrisent avec l'aide d'autres passagers. Le train est arrêté en gare d'Arras et l'auteur de l'attaque interpellé.

"Il avait assez de munitions pour tuer 300 personnes", insiste Me Thibault de Montbrial, qui représente les Américains et ne doute pas qu'un "attentat de masse" a été évité.

 

Des aveux sur le tard

Ayoub El Khazzani a d'abord gardé le silence face aux enquêteurs. Puis, après un an et demi et les attentats de Novembre-2015, il avait demandé à être entendu. Il leur avait assuré qu'Abdelhamid Abaaoud, tué par la police peu après le 13-Novembre, lui avait demandé de ne viser que les Américains, pas les civils.

Un argument jugé "pas sérieux", alors que le même Abaaoud préparait à ce moment-là les attentats du 13-Novembre contre des civils. La présence des Américains dans ce train était en outre impossible à anticiper.

Il leur raconte aussi sa rencontre avec le coordinateur de cette cellule djhadiste, Abdelhamid Abaaoud. "Il m’a dit que l’État islamique n’avait pas besoin de gens ici, que pour que ce qui était des chiites, ils étaient face à face et qu’ils pouvaient s’en occuper. Mais pour ce qui est des Américains, ceux-ci utilisaient des drones et des avions et qu’il était très difficile de les combattre, que le mieux était d’aller les combattre sur leur propre territoire", rapporte Le Monde qui évoque aussi sa réponse : "Je lui ai dit que j’étais prêt à mourir, qu’il devait me considérer comme un objet."

Ayoub El Khazzani, âgé de 31 ans aujourd'hui, a "énormément évolué, s'est totalement déradicalisé et a fait part de ses regrets les plus authentiques", assure son avocate Sarah Mauger-Poliak, qui décrit un homme qui "passe la majeure partie de son temps à lire et étudier le français et les sciences".

Je lui ai dit que j’étais prêt à mourir, qu’il devait me considérer comme un objet.

Ayoub El Khazzani

Cinq semaines de procès

Ces quatre hommes sont jugés par Cour d'assises spéciale de Paris dans ce procès qui doit durer jusqu'au 17 décembre. Un procès qui s'ouvre dans un contexte de forte menace terroriste après une succession de trois attentats en un mois, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines et à Nice.

Fait inédit, il se déroule aussi en parallèle du procès des attentats de Janvier-2015 contre Charlie Hebdo, une policière municipale et l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes qui doit se terminer à la fin du mois.
 
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