Nicole Belloubet s'est rendue au lycée Ravel à Paris, ce mardi 5 mars. La ministre de l’Éducation est venue soutenir le chef d'établissement. Il a été menacé de mort sur les réseaux sociaux après une altercation avec une élève, au sujet du voile.
Des attaques "absolument inacceptables", selon les mots de Nicole Belloubet. La ministre de l'Éducation est venue signifier le soutien de l'État au proviseur du lycée Ravel, ce 5 mars. Le chef de cet établissement du 20e arrondissement de Paris fait l'objet de menaces, sur internet.
Il y a un peu moins d'une semaine, le proviseur de cet établissement avait "rappelé à trois élèves l'obligation de retirer leur voile dans l'enceinte du lycée", selon les éléments de l'enquête en cours. Selon le parquet, "l'une d'elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation".
Des menaces de mort à l'encontre du directeur de ce lycée avaient alors été proférées, sur les réseaux sociaux. Ce qui a suscité une forte émotion, au sein de l'établissement et parmi les personnels de l'Éducation nationale.
Des protections en place au lycée Ravel
"Nous sommes venus dans cet établissement pour apporter notre plein et entier soutien au chef d'établissement qui a fait l'objet d'attaques", a déclaré la ministre à l'issue d'une visite au lycée Maurice Ravel. "Dès lors que nous avons eu connaissance des faits, nous avons vraiment réagi pour former un bouclier de protection autour de l'établissement et de ses personnels", a-t-elle ajouté.
Le déferlement de contenus haineux a mené à la mise en place d'une "série de mesures", selon Nicole Belloubet. Une protection du proviseur qui comprend "de la protection fonctionnelle à un travail sur les réseaux sociaux, en lien avec la plateforme Pharos". Cette plateforme du ministère de l'Intérieur permet aux internautes de signaler les contenus illicites sur internet. Elle repose aussi sur "la sécurisation de l'établissement".
Des affirmations controversées
Interrogée par nos confrères du Parisien, l'élève de BTS concernée dit avoir été "tapée violemment au bras" par le proviseur. Des affirmations rejetées par la directrice de l'académie de Paris, Valérie Baglin-Le Goff : "Ce n'est pas comme ça que les choses se sont déroulées". Une réponse aux messages sur les réseaux sociaux, qui évoquaient une gifle.
La responsable de l'académie de Paris, en déplacement avec la ministre, a fait une mise au point : "Reçue de nouveau hier avec sa famille, cette élève a reconnu qu'elle n'a pas été giflée. Le proviseur lui a simplement demandé d'enlever son voile. Et comme elle ne l'entendait pas, il lui a mis une main sur le dos (...) Mais à aucun moment il n'y a eu de violence telle que ça a pu être relayé par certains médias."
L'affaire a ému des chefs d'établissement. Inquiets, 150 d'entre eux, à la tête de collèges ou de lycées se sont rassemblées devant la Sorbonne à Paris. Ils souhaitaient eux aussi exprimer leur soutien au proviseur du lycée Maurice Ravel.