Le gouvernement a annoncé la création de deux centres d'accueil et d'hébergement à Paris et de deux autres dans la région. Ils sont destinés aux sans-abris contaminés par le COVID-19.
Les services de l'État l'assurent : ces centres ouvriront "dans les prochains jours". Le gouvernement a annoncé la création de quatre centres pour les sans-abris atteints du coronavirus "et dont la situation ne nécessite pas une hospitalisation", précise un communiqué de la préfecture de la région Île-de-France.
Au total, 190 places seront disponibles pour ces personnes. A Paris, ces centres seront situés dans le XVIIIe arrondissement avec 70 places pour adultes hommes isolés et dans le XIXe, ce sont 120 places qui seront dédiées aux familles.
Quelques dizaines de SDF sont contaminés par le Covid-19, selon les autorités.
#COVID19 : Mobilisation pour les sans-abri. La mairie de @Paris a proposé aujourd’hui à l’Etat des gymnases pour mettre à l’abri les personnes à la rue pic.twitter.com/4Tj2lvqomu
— Dominique Versini (@dversini) March 16, 2020
Deux autres centres dans la région
Hors Paris, ce sont seulement deux centres que l'Etat prévoit d'ouvrir pour l'instant : un de 50 places à Nanterre (Hauts-de-Seine) et un de 40 places à Argenteuil (Val-d'Oise)."L’ouverture de ces centres vise à permettre à ce personnes – qui vivent soit à la rue soit dans des structures d’hébergement d’urgence – de bénéficier d’une prise en charge en isolement, tout en diminuant les risques qu’elles contaminent autrui", précise le communiqué.
Le dispositif prévoit ainsi que ces personnes soient logées en chambre individuelle pendant 14 jours et soient suivi "par du personnel habilité".
A terme, l'objectif est de multiplier ces centres. "Des travaux sont menés par les préfets de département, en lien avec l’ARS, pour qu’un centre adapté ouvre dans chaque département", précise la préfecture de région.
Verbalisation des sans-abris
Dans une tribune publiée dans Le Monde, des responsables associatifs et députés LREM alertent "les pouvoirs publics sur la nécessité d’amplifier les mesures destinées aux plus précaires et assurer, sur le terrain, un pilotage de crise en forte coordination avec les acteurs sociaux et associatifs".Ils proposent notamment d'utiliser "l’ensemble des capacités hôtelières rendues disponibles par la crise pour héberger les personnes encore sans solutions".
Plusieurs associations ont sonné l'alarme quant au manque de mesures en faveur des sans-abris. Pire, elles ont dénoncé les cas de verbalisations de sans-domiciles fixe par les forces de l'ordre en France, car ils ne respectaient pas le confinement instauré pour lutter contre la propagation du coronavirus.
"Nous demandons que des consignes claires soient transmises aux préfets pour que ces sanctions cessent immédiatement", a ainsi déclaré à l'AFP Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 800 associations de lutte contre la pauvreté.
D'autres mesures
Face à cette situation exceptionnelle, "la trêve hivernale a été repoussée de deux mois jusqu’au 31 mai. Concrètement, cela signifie que les 14 000 places exceptionnelles ouvertes cet hiver resteront ouvertes deux mois de plus et qu’il n’y aura pas d’expulsions locatives jusqu’à cette date", affirme-t-on du côté du ministère de la Ville et du Logement.Il a aussi annoncé la réquisition de chambres dans des hôtels pour héberger les personnes encore à la rue. A Paris, près de 200 chambres seront ainsi mises à disposition d'ici la fin de la semaine.