Malgré la levée de la grève des éboueurs, la réception des déchets sur les sites d'incinération parisiens d'Ivry-sur-Seine et Issy-Les-Moulineaux reste toujours difficile par plusieurs actions de filtrage menées ce mercredi matin.
À Issy-les-Moulineaux et à Ivry-sur-Seine, les camions poubelles n'ont pas pu décharger leurs déchets. Des filtrages ont empêché l'accès aux incinérateurs, malgré la suspension de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites annoncée hier, mardi 28 mars, par la CGT.
Le site d'Issy-les-Moulineaux de nouveau bloqué
Après avoir permis l'accès d'un camion poubelle vers 7 heures 15, les manifestants ont voté le blocage du site d'Issy, la plus grande des trois usines d'incinération.
"Il y a beaucoup de travailleurs qui sont ici et qui sont issus des services publics. Les éboueurs, les gens de la collecte, les gens de l'incinérateur, les électriciens et gaziers. On est des invisibles, le gouvernement ne nous entend pas et ne comprend pas qu'on ne veuille pas travailler deux ans de plus", explique un représentant de la CGT aux journalistes de France 3 Paris Île-de-France.
À 8h30, ils ont laissé "passer les camions par tranches de 15-30 minutes, cela ralentit le remplissage de la fosse. Le seul four qui a redémarré risque de s'éteindre", a affirmé Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT à l'incinérateur d'Issy. Une information confirmée par le Syctom, l'opérateur métropolitain chargé du traitement des déchets ménagers, qui évoque des "barrages filtrants intermittents par des personnes extérieures au site".
Parmi la trentaine de manifestants - extérieurs au site - réunis tôt ce mercredi matin devant l'incinérateur d'Issy figuraient des cheminots, des enseignants et des étudiants, certains portants des chasubles CGT ou FO. "C'est inadmissible de travailler deux ans de plus, il faut retirer ce texte" réformant les retraites, a fait valoir Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT Energie Bagneux, qui participait à l'action.
Après trois semaines de grève, la CGT a annoncé mardi la levée du mouvement des éboueurs parisiens à partir de ce mercredi, faute de grévistes en nombre suffisant. Mais cette suspension n'est que temporaire, comme l'affirme la CGT FTDNEEA par voie de communiqué : "Nous avons besoin de rediscuter avec les agents de la Filière déchet et assainissement de la ville de Paris afin de repartir plus fort à la grève jusqu'à l'obtention de nos revendications".
À Ivry-sur-Seine, une opération de filtrage était en cours ce matin
Outre Issy, un salarié gréviste a fait état d'une action en cours depuis 9 heures sur le site d'Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois incinérateurs, au sud-est de Paris. À 10 heures, une cinquantaine de manifestants participaient à ce blocage, selon une source policière.
Seule une dizaine de camions a pu passer, contre plusieurs centaines habituellement. Selon le Syctom, le site a été "bloqué pendant une heure" et est désormais "à nouveau rouvert".
Quant à l'incinérateur de Saint-Ouen, au nord de la capitale, il "réceptionne normalement", a indiqué l'opérateur.
Si la réforme est mise en œuvre, les agents des incinérateurs avec 17 ans de service actif (sur le terrain, en 3/8) pourront partir à la retraite à 59 ans, contre 57 ans aujourd'hui.