Ce mardi, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant l'ambassade d'Iran à Paris. Elles entendaient protester contre les exécutions en hausse massive depuis plusieurs mois dans le pays.
"Dire stop à la peine de mort et aux exactions du régime iranien." C'était l'objectif des manifestants rassemblés ce mardi près de l'ambassade du pays à Paris ce mardi.
Ils souhaitaient demander l'arrêt des exécutions et dénoncer la répression meurtrière du mouvement de contestation en cours depuis huit mois, a constaté l'AFP.
Le rassemblement a eu lieu à quelques dizaines de mètres du bâtiment. Sa tenue devant l'ambassade avait été interdite par arrêté préfectoral. "Silence on pend", "stop aux exécutions", proclamaient des pancartes affichant les portraits de Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi, trois hommes exécutés le 19 mai en lien avec les manifestations qui secouent l'Iran.
"Le rythme s'intensifie"
"Le rythme des exécutions s'intensifie, notamment ces 20 derniers jours. On parle de trois pendaisons par jour", a souligné Daria Djavahery-Farsi, franco-iranienne de l'association Neda d'Iran (La voix d'Iran). "Nous dénonçons l'usage massif de la peine de mort, particulièrement comme un outil politique pour mater la révolution Femme, vie, liberté", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Jean-Claude Samouiller, d'Amnesty international, a dénoncé "les disparitions forcées, les détentions arbitraires, les tirs à balles réelles et tout ce qui se passe dans les geôles iraniennes. C'est une situation inacceptable".
Sur une grande banderole étaient affichées les photos d'une cinquantaine de jeunes "tués par la dictature" lors des manifestations.
L'Iran exécute plus de condamnés que tout autre pays à l'exception de la Chine, selon plusieurs ONG. Au moins 582 personnes ont été exécutées l'an dernier, selon Iran Human Rights (IHR), une ONG basée en Norvège, et une autre organisation, Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basée à Paris.
Le rythme des exécutions a été encore plus intense en 2023 : au moins 218 exécutions depuis le début de l'année, selon IHR.
L'Iran est secoué par un mouvement de contestation inédit depuis la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes notamment le port du voile dans la République islamique.
Avec AFP