Selon le syndicat lycéen La Voix lycéenne, une trentaine établissements serait bloqué en Île-de-France, 200 en France. Les syndicats enseignants avancent le chiffre de 50% de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée.
Des lycéens se sont mobilisés dans certains établissements parisiens comme à Turgot (3e arrondissement) ou à Hélène Boucher (20e). Devant ce dernier établissement, brièvement occupé, une quarantaine de lycéens portant bonnets et masques ont arboré des pancartes comme "Borne out" ou "2023 on ne se taira pas".
"Bien sûr que la jeunesse est concernée", a plaidé Colin Champion, président du syndicat La Voix Lycéenne lors d'un point presse devant le lycée parisien Voltaire, assurant que "les lycées sont plus mobilisés que le 19 janvier où 60 étaient bloqués".
Selon ce dernier, 200 lycées seraient bloqués en France et une trentaine en Île-de-France. De son côté, la préfecture de police de Paris a recensé six lycées en blocage partiel ou tentative de blocage (cinq à Paris, un dans le Val-de-Marne). Au niveau national, le ministère de l'Education a totalisé onze blocages et quatre tentatives (sur 3.750 lycées en France).
Professeurs en grève
Les syndicats d'enseignants, eux, prévoient 50% de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée. A Paris, une centaine d'écoles est fermée.
Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, annonce ce mardi un taux de 55% des professeurs de collèges et lycées grévistes.
Intersyndicale étudiante
La première mobilisation contre la réforme des retraites le 19 janvier dernier a fait descendre dans la rue 1,12 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur, plus de deux millions d'après les organisateurs. Parmi eux, des jeunes étaient mobilisés, notamment derrière les organisations représentatives.
Mais l'ampleur du mouvement du côté de la jeunesse reste à ce stade "difficile à évaluer", selon des sociologues. Pour Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS, "il ne semble pas que la mobilisation des jeunes soit massive contre cette réforme". "Une partie des jeunes pensent même qu'ils n'auront pas de retraite", dit-il, ajoutant qu'en France, il y a selon lui "un pessimisme social extrêmement fort".
"On peut penser qu'on n'est pas concernés, mais on ne reste pas jeune toute sa vie", pense de son côté Tom, un élève du lycée Racine à Paris et interrogé par France 3 Paris Ile-de-France. "A un moment ça sera notre tour, et on ne veut pas se retrouver dans la situation dans laquelle nos parents sont actuellement. La jeunesse a toujours un pouvoir immense lorsqu'elle accompagne les mouvements sociaux. Le gouvernement le sait très bien, et nous redoute", ajoute-t-il.
Une intersyndicale regroupant des organisations étudiantes telles que l'Unef, la Fage, l'Alternative ou les jeunes écologistes, a appelé vendredi dans un communiqué "les jeunes à se mobiliser massivement mardi", disant "ne pas accepter de vivre dans une société qui offre à la jeunesse pour seule perspective la précarité".
Source : AFP