A Paris, depuis l'annonce de l'utilisation du 49-3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, les opposants se mobilisent. Après les salariés de l’Opéra national de Paris et de la Comédie-Française, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à République.
Dimanche pour manifester contre le projet de réforme des retraites, des comédiens de la Comédie-Française ont joué aux fenêtres du bâtiment plusieurs extraits de pièces de théâtre, face à un large public.
Lundi soir, à l'appel des syndicats, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République, arborant des drapeaux de FO, de la CGT, ou encore de la FSU, Solidaires ou Attac.
Retraites : concert des grévistes de l'Opéra de Paris sur le parvis du Palais Garnier
Certains scandaient "et on ira, et on ira jusqu'au retrait" ou "Louis XVI on l'a décapité, on peut recommencer". Une pancarte affichait "lâcheté, inégalité, impunité: 49-3". Le recours au 49-3, "c'était attendu. On le savait. Il n'y a pas de système universel, les femmes sont les grandes perdantes des retraites et la valeur du point est indexé sur un indice qui n'existe pas, voilà pourquoi le gouvernement a utilisé le 49-3 de manière abusive", a déclaré le député LFI Adrien Quatennens, présent dans le rassemblement parisien.
Pour Fabien Milin, de Solidaire-douanes, le 49-3, "c'est un refus de dialogue. Ce n'est pas une nouveauté", mais "se servir du coronavirus, c'est un scandale malgré tout".
Une partie des participants a quitté le rassemblement pour partir en manifestation sauvage dans les rues alentour, renversant des poubelles ou des trottinettes et entravant la circulation, en scandant "Paris debout, soulève-toi".
Une manifestation a réuni quelques centaines de personnes à Marseille, dont une bonne centaine d'avocats devant la préfecture des Bouches-du-Rhône.
À Montpellier, les manifestants, parmi lesquels de nombreux "gilets jaunes", étaient plus d'un millier rassemblés devant les bureaux de la caisse de retraite, avant de s'élancer dans le centre-ville.
Le cortège, coloré majoritairement de drapeaux CGT et de pancartes "Édouard, tu nous mets la fièvre", a bloqué plusieurs lignes de tramway. "Les raisons de la colère et la mobilisation sont toujours là depuis le 5 décembre, renforcées par ce 49-3 qui ajoute une couche d'autoritarisme et de mépris à l'encontre des citoyens, mais aussi des parlementaires qui ne pourront pas voter", témoigne Anthony, 31 ans, enseignant syndicaliste à Montpellier.
Une manifestation a également rassemblé environ 900 personnes selon la police (1.000 selon la CGT) à Nantes et quelque 200 personnes se sont rassemblées devant l'hôtel de ville du Havre, ont constaté des journalistes de l'AFP. Entre 100 et 200 personnes se sont également rassemblées à Strasbourg, Metz ou encore Besançon.