Réduire d’au moins 100 000 tonnes la production de déchets d'ici à 2030, la ville de Paris présente un plan pour devenir une capitale "pionnière dans la réduction des déchets". Et cela passe notamment par le tri et la valorisation des déchets alimentaires.
Dans le 20e arrondissement, il n'est plus rare de voir des habitants sortir avec plusieurs sortes de sacs de déchets à la main qu'ils déversent dans les stations Trilib', ces bacs de tri de rue qui fleurissent dans la capitale depuis 2016.
L'arrondissement dispose de 42 de ces stations et à terme trois de plus. Des bacs pour le carton et le plastique et le verre et désormais, une troisième borne de couleur marron dédiée aux déchets alimentaires.
"Il faut savoir qu'il y a à peu près 13 % des habitations des immeubles dans le 20e n'ont pas de locaux poubelle. Depuis qu'on a installé ces Trilib', on a un tonnage de dépôt de déchet élevé. Pour les poubelles jaunes et donc le recyclage papier carton, c'est très bien. Depuis qu'on a mis les déchets alimentaires, c'est encore mieux !", souligne Martin Bussy, adjoint au maire du 20e en charge de la propreté de l’espace public, du tri, de la réduction des déchets, du recyclage et du réemploi.
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Des performances de tri plutôt mauvaises
"Le potentiel des déchets alimentaires est immense. Si on ne les trie pas, ce sont des déchets alimentaires qui vont être incinérés alors qu'ils sont majoritairement composés d'eau. Il vaut mieux les trier et permettre de faire du biogaz ou du compost", explique Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris, en charge de la propreté de l’espace public, de la réduction des déchets, du réemploi, du recyclage et de l’assainissement.
Le potentiel des déchets alimentaires est immense, et le défi à relever pour que 50 % de ces déchets soient valorisés d'ici à 2030, est très ambitieux. "On a plutôt des Parisiens qui produisent moins de déchets que la moyenne nationale, mais par contre, les performances de tri sont plutôt plus mauvaises que la moyenne nationale", précise Antoine Guillou.
Les rédacteurs du programme de prévention des déchets ont estimé que 189 999 tonnes de déchets alimentaires auraient pu être collectées en 2023 dans l'hypothèse d'un tri parfait. Dans la réalité, 2 794 tonnes ont été récoltées cette année, soit 1% seulement de ce gisement potentiel.
Le développement du tri et de la valorisation des déchets alimentaires est l'un des huit axes du programme de réduction des déchets qui sera présenté au Conseil de Paris la semaine prochaine.
L'un de ces objets est d'installer à moins de 3 minutes maximum à pied de chaque domicile parisien "un point d’apport volontaire" dédié aux déchets alimentaires tels que les rebuts ou les restes d’un repas. Cela va des épluchures aux découpes de viande et de poisson en passant par les produits alimentaires périmés. Trier, jeter, valoriser... Au total, le programme d'éliminations des déchets 2024/2030 se décline en 24 mesures.
Objectif : 500 Trilib'
Pour faire de Paris, la "capitale du zéro gaspillage et du tri des déchets alimentaires", le plan projette d'améliorer le maillage de ces stations Trilib' avec pour objectif d'atteindre le nombre de 500 équipements de proximité et de les assortir d'un nouveau module spécifiquement conçu pour accueillir les déchets alimentaires.
Certains quartiers d'arrondissements de l'hypercentre et de l'ouest parisien en sont presque dépourvus. Selon une carte éditée par la Ville de Paris qui indique la répartition des Trilib', le 3e arrondissement et ses quelque 33 000 habitants ne disposent que deux de ces équipements de rue.
Implantation de composteurs en pied d’immeuble, soutien au réaménagement de locaux poubelles dans des petits collectifs sont également des axes de travail préconisés par ce plan pour "réinventer le tri à la maison" pour faire des parisiens, "des experts du déchet".
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