Hausse du nombre de conducteurs, suppression des trains courts, ou nouveau protocole en cas de personnes sur les voies : Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France promet une amélioration rapide de la régularité et de la fiabilité du RER C.
Chaque jour apporte son lot de surprises aux usagers du RER C. Le taux de régularité chute constamment depuis plusieurs mois et est tombé, en janvier, à 80,9%. Le pire ratio des RER franciliens.
"Aujourd'hui, il faut que cela cesse. Il faut que la ligne retrouve sa stabilité, sa robustesse", a indiqué Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France-Mobilités (IDFM), l'autorité régulatrice des transports franciliens, qui a rappelé que l'objectif de régularité était fixé à au moins 90%.
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Parmi les aléas que rencontrent régulièrement les voyageurs : les trains supprimés. La SNCF affirme ainsi que 100 conducteurs sont actuellement en formation. Ils sont censés venir pallier les actuels 50 conducteurs (sur 450) manquants. "À la sortie, on vise les deux-tiers, ce qui va permettre, d'ici l'été, de revenir à une situation nominale et de ne plus supprimer de trains pour manque de conducteurs. Grâce à la solidarité de Transilien, on va avoir un apport de conducteurs à très court terme", affirme Nicolas Ligner, directeur du RER C, et de promettre : "D'ici avril ou mai, on n'en parlera plus, si ce n'est comme d'un souvenir."
Marc Pélissier, président de l'Association des usagers des transports (AUT) d'Île-de-France, rappelle que la ligne "a touché le fond fin 2023 avec 10% des trains en moins par manque de conducteurs. Il semble que cela a diminué. On aurait préféré plus d'anticipations".
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Le RER C, "épine dorsale" lors des JO
Une autre annonce qui pourrait améliorer le confort des usagers est la volonté de ne faire circuler que des trains longs, dès avril. "Nous sommes perplexes. Quand on avait fait la demande en février, on nous avait dit qu'il n'y avait pas assez de rames et des problèmes de maintenance", avance Marc Pélissier.
C'est un sujet épineux pour la quatrième ligne la plus fréquentée avec 540 000 voyageurs par jour qui sera "une épine dorsale" selon les mots de Valérie Pécresse lors des Jeux olympiques, puisqu'il desservira plusieurs sites à Versailles et Saint-Quentin-en-Yvelines.
Il aura aussi pour rôle de décharger les lignes 9 et 10 du métro qui ne sont pas dimensionnées pour desservir les épreuves situées à Roland-Garros et au Parc des Princes en simultané. Pour la période des JO, le RER C fait donc partie des lignes les plus renforcées avec entre 60% et 70% de trains supplémentaires.
"On a beaucoup souffert du manque de disponibilité de matériels depuis quelques mois avec un pic de crise qui se situait en janvier. La situation s'améliore sensiblement parce qu'on a renforcé les équipes, dont certains en cours de recrutement", poursuit le directeur de la ligne, Nicolas Ligner. D'importants recrutements seraient aussi en cours.
"Méga-aimants" pour capter les poussières de freins
Rappelant la panne survenue lundi 18 mars, elle serait "absolument rarissime et SNCF Réseau s'engage sur le fait que l'aiguillage est désormais totalement fiabilisé", a insisté Mme Pécresse.
SNCF Réseau espère fiabiliser ces mécanismes grâce à des "méga-aimants". "Aujourd’hui, des résidus métalliques liés au freinage des trains perturbent la signalisation. En 2023, on dénombre une trentaine d’incidents liés à ces résidus", indique l'entreprise par communiqué. Une centaine d'aimants seront déployés sur la ligne d'ici à cet été "pour nous permettre de récupérer tous ces débris métalliques", comme c'est déjà le cas dans le tunnel entre Châtelet et Gare du Nord.
Enfin, selon la SNCF, nombre de retards (20%) du RER C sont liés à des personnes sur les voies. L'entreprise va changer son protocole dans ces cas pour permettre aux trains de circuler lentement, sans s'arrêter.
D'après Valérie Pécresse, ces mesures permettront une reprise normale du trafic très rapidement : "dès les vacances de Pâques, les gens devraient voir la différence".