Un journaliste a porté plainte ce mardi auprès de l'IGPN. Il accuse la BRAV-M de "violences" à son encontre lors de la manifestation contre la réforme des retraites du 16 mars dernier à Paris.
Un journaliste reporter d'images, Amar Taoualit, a annoncé avoir déposé plainte mardi à l'IGPN, la "police des polices", pour des "violences en réunion" à Paris dont il accuse des policiers de la Brav-M lors d'une manifestation le 16 mars. Sur les images du journaliste tournées ce jour-là, un policier de la brigade à moto lui intime de "dégager".
"Rentre chez toi !", Casse-toi de là !", "Laissez-nous travailler !", lui ordonnent ensuite plusieurs policiers de l'unité dont la dissolution est proposée depuis quelques jours par une pétition en ligne. Le journaliste est alors aspergé, au moins à une reprise, de gaz lacrymogène, puis repoussé brusquement par les policiers, avant de tomber à terre. Il proteste régulièrement, en indiquant sa profession, en montrant sa carte de presse et en disant faire son travail.
"Une attaque délibérée contre la liberté de la presse"
"Pourquoi me suis-je fait gazer ? Je voulais savoir. C'est important pour le métier de journaliste", a-t-il expliqué auprès de l'AFP. Il assure également que ce fut la première fois qu'il se retrouvait dans une telle situation "en quatre ans de terrain". "En s'attaquant aux journalistes, la Brav-M veut passer sous silence ses propres exactions. Il s'agit d'une atteinte extrêmement grave contre la liberté de la presse" qui impose des "sanctions immédiates", a déclaré à l'AFP Me Pierre Brunisso, avocat du journaliste avec Me Arié Alimi.
En diffusant les images jeudi, le média Loopsider - pour lequel M. Taoualit travaille régulièrement - a dénoncé "une attaque délibérée contre la liberté de la presse" et demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "de rappeler aux forces de l'ordre leur obligation de respecter le droit des journalistes et de les protéger."
36 enquêtes ouvertes
Le ministre a annoncé que "36 enquêtes judiciaires" avaient été ouvertes par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et 2 par son équivalent pour les gendarmeries (IGGN) depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites.