Le salon des services à la personne s'est ouvert ce mardi Porte de Versailles. Au total, 32 000 postes à pourvoir sont proposés. Le secteur peine à recruter alors que la demande est en forte augmentation.
"Nous avons 10 000 emplois à pouvoir toutes professions confondues", explique un représentant de l'Aide à Domicile en milieu rural (ADMR), le premier réseau associatif en France de l'accompagnement des personnes à domicile.
Infirmières, aides-soignantes ou encore chauffeurs... Le secteur des services à la personne manque cruellement de bras.
Ce secteur est en forte tension. Manque de personnel, départs, ou burn-out des salariés. Un phénomène accru par la crise sanitaire et le vieillissement de la population. Selon les acteurs de la profession, les raisons de cette pénurie sont nombreuses, mais la principale concerne les salaires.
"50% de nos salariés touchent moins que le SMIC"
Parmi les entreprises et les associations présentes au salon se trouve Adédom. Cette fédération d'accompagnement et de soins à domicile regroupe 350 structures associatives et compte 25 000 salariés en France. Pour cet employeur qui intervient auprès de personnes âgées en perte d'autonomie, mais également auprès des personnes en situation de handicap, la question des salaires représente un frein à l'emploi. "En Île-de-France, 50 % de nos 1500 salariés touchent moins que le SMIC", constate Hugues Vidor, Directeur général d'Adédom.
Le manque de rémunération participe grandement au peu d'attractivité du secteur et ce, malgré une revalorisation de 13 à 14% des salaires, négociée avec l'Etat et qui a pris effet au 1 er octobre. Pour Carine Rybkeboer, Responsable emploi et formation d'Adédom, 90 % des structures membres de l'entreprise "peinent constamment" à recruter pour des prestations d'aide ponctuelles.
Les structures innovent pour tenter d'attirer de nouveaux profils
Pendant les 2 jours du salon, les entreprises ou les associations d'aide à domicile vont rivaliser pour attirer et recruter de nouvelles personnes.
La responsable emploi et formation d'Adédom explique par ailleurs que les structures d'aide à la personne sont à la recherche de leviers afin "d'encourager des personnes à venir dans notre branche".
L'un de ses leviers se situe, selon Carine Rybkeboer, dans la formation. "Nous avons la chance de pouvoir former des personnes non-diplômées afin qu'elles développent les compétences nécessaires pour aider les personnes en perte d'autonomie ", précise-t-elle.
Cependant ce recours à la formation est de plus en plus difficile à mettre en place d'après elle. "Nous rencontrons un problème majeur depuis 2019 : les employeurs nous disent ne pas pouvoir libérer un salarié pour l'envoyer en formation faute de remplaçants", regrette-t-elle.
notre milieu s'adresse à tout le monde
Carine Rybkeboer, Responsable emploi et formation Adédom
De son coté, pour recruter, l'ADMR propose des sessions de job dating en visioconférence et même des voitures de service. Elle a également recours à l’apprentissage notamment dans le cadre du programme gouvernemental « Un jeune, une solution » et mis en place des programmes de formation en partenariat avec Pôle Emploi ouvertes aux candidats "quels que soient leurs cursus ou leurs expériences professionnelles" assure le réseau associatif.
Au salon, toutes les palettes des métiers seront présentées aux chercheurs d'emploi. Adédom espère attirer des profils variés. "Ce salon doit permettre d'amener vers l'aide à la personne des gens qui cherchent un stage, mais aussi une alternance ou une reconversion, notre milieu s'adresse à tout le monde" insiste Carine Rybkeboer, la Responsable emploi et formation.
Le salon se tient Porte de Versailles jusqu'à mercredi 24 novembre.