"Super-périphérique", "Mille arbres", "nouvelle Seine"… Trois projets qui auraient pu transformer le périph' parisien

Alors que le boulevard périphérique fête son 50e anniversaire, une multitude de propositions censées métamorphoser la rocade parisienne se sont succédé depuis son inauguration le 25 avril 1973. Retour sur trois idées qui n’ont pas abouti.

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Maintien d’une voie réservée au covoiturage, aux taxis et aux transports collectifs après les JO de 2024, abaissement de la vitesse maximale autorisée à 50 km/h… Si la mairie de Paris a lancé à la mi-avril une consultation en ligne sur les évolutions futures du périphérique, cet axe majeur de la circulation autour de la capitale a suscité de nombreux projets tout au long de ses 50 ans d’histoire.

Qu’il s’agisse de lutter contre les embouteillages, la pollution, le risque d’accident ou encore le manque de logements et d’espaces verts, politiques et urbanistes ont multiplié les propositions pour moderniser - voire supprimer - cette autoroute urbaine de 35 km, inauguré en 1973 par Pierre Messmer, Premier ministre de Georges Pompidou, après 17 ans de travaux. A quoi ressemblerait le périph’ si certaines idées abandonnées avaient finalement vu le jour ?

Un "super-périphérique" express à deux étages

Rembobinons jusqu’en 1969 : cette année-là, l’architecte René Sarger présente un projet pharaonique, le "super-périphérique". Alors que le périph’ est encore en cours de construction, l'ingénieur propose "un doublement du boulevard par des voies express suspendues à 35 m" de hauteur, raconte l’Atelier parisien d'urbanisme (Apur) dans une synthèse, qui précise que le périphérique "révèle ses premiers signes de saturation avant même qu’il ne soit terminé dès la fin des années 60".

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Une exposition de présentation au public du super-périphérique (reportage de l'ORTF diffusé le 16 décembre 1969). ©INA

Les voies express sont alors censées être "reservées aux usagers pressés, qui devront s’acquitter d’un péage". L’architecte "prévoit aussi un possible métro suspendu, accroché à la partie supérieure". À noter aussi que "l’espace entre les grandes piles qui tiennent l’ouvrage" doit être "comblé par des immeubles qui accueilleront des parkings ainsi que des bureaux, dans l’idée des ponts habités du Moyen Âge". Une méga-structure centrée sur une utilisation massive de l’automobile qui paraît aujourd’hui largement datée.

Une "nouvelle Seine" à la place du périph'

Beaucoup plus récent : en amont des dernières élections municipales, Gaspard Gantzer, ex-conseiller en communication de François Hollande et alors candidat à la mairie pour son mouvement "Parisiennes, Parisiens", prévoit ni plus ni moins de dire adieu au périphérique. Fermes bio, espaces verts… Dans le cadre de ce projet de suppression du boulevard, une mesure imagine notamment la création d’une "nouvelle Seine", en déviant l’eau du fleuve via des tranchées pour les transports fluviaux.

Pour ce qui est des automobilistes, le plan évoque un contournement de Paris et du périphérique "sur l'axe à 50 km avec une reprise de la Francilienne" en complétant l’A86. Le plan global, qui cherche entre autres à lutter contre la pollution sonore et atmosphérique, est chiffré à 2 milliards d’euros. Le tout via un référendum et un réaménagement progressif jusqu’en 2035.

Contacté, Gaspard Gantzer, qui a depuis quitté la vie politique, croit toujours en son projet de suppression du périphérique, symbole selon lui de "ségrégation sociale", "moche" et "polluant". "Je pense que le projet est plus pertinent que jamais, explique-t-il. J’ai avancé cette idée dès 2019, et aujourd’hui le constat reste vrai. Le périph est toujours extrêmement polluant et très cher à entretenir. Et c’est surtout une barrière architecturale et sociale entre Paris et ce qu’on appelle la banlieue, qui coupe la métropole en deux alors qu’on partage tous le même espace urbain."

"Depuis, on a vu des aménagements comme ceux liés aux JO ou à l’interdiction des voitures rue de Rivoli par exemple, qui montrent que des projets qui peuvent sembler radicaux sont possibles, poursuit-il. Mais les choses ne doivent pas se faire de façon brutale. Le sens de l’histoire de Paris, c’est un agrandissement par cercles concentriques. Dans quelques années, ce projet semblera naturel."

Un périphérique recouvert par un quartier suspendu

Lauréats de l'appel à projets "Réinventer Paris" en 2016, lancé par la mairie de Paris, les projets "Mille arbres" et "Ville Multi-strate" semblaient en bonne voie, avant l'annulation des permis de construire respectifs par la justice, comme le raconte le site Batiactu. Dans les deux cas, l’idée était de recouvrir partiellement le périphérique avec d’immenses structures autour de la porte des Ternes.

Logements, bureaux, commerces… Les projets prévoyaient ainsi la création d’immeubles-ponts au-dessus du boulevard avec, pour le complexe "Mille arbres", 1000 plantations sur des terrasses. Le tout en affichant de grandes ambitions environnementales et technologiques.

Mais après un recours lancé par des associations écologistes, la justice a estimé que la construction des édifices risquait d’exposer les riverains à la pollution émise par la circulation. L’opération "est susceptible de porter atteinte à la santé publique", a ainsi indiqué le tribunal administratif de Paris le 2 juillet 2021. Et ce malgré des mesures compensatoires, à l’efficacité jugée trop incertaine. De quoi, pour l’instant, mettre fin aux projets de quartiers et d’îlots suspendus au-dessus de l’autoroute urbaine.

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