Voie réservée au covoiturage, plantations d’arbres… La maire socialiste de Paris a annoncé ce mercredi les prochaines étapes de la transformation du boulevard périphérique, à l’occasion d’une conférence de presse à l’Académie du Climat dans le IVe arrondissement.
Après le projet de transformation des Champs-Elysées il y a une semaine, la Ville de Paris présente celui du périph'. D’ici 2030, Anne Hidalgo souhaite changer "la ceinture grise" en "ceinture verte". Objectif : "améliorer la qualité de vie" des 500 000 personnes qui habitent aujourd’hui autour du boulevard, tout en luttant contre le réchauffement climatique et en reliant davantage la capitale aux villes voisines.
Un projet qui se veut social : 40% des Franciliens qui vivent autour du périphérique sont domiciliés dans des logements sociaux, souligne la maire de Paris. "Ce sont des personnes qui sont exposées à des pollutions sonores et atmosphériques très importantes", explique-t-elle. "130 000 personnes sont exposées à un air de très mauvais qualité" et "144 000 riverains subissent un bruit routier supérieur aux valeurs limites fixées dans le code de l'environnement", indique-t-elle.
Alors que plus d’un million de véhicules circulent quotidiennement sur le périphérique, dont 82% avec des automobilistes seuls au volant, la Ville de Paris veut réduire le nombre de voies de circulation. "Notre objectif, c'est 2 fois 3 voies sur l'ensemble de l'infrastructure", contre 2 fois 4 le plus souvent aujourd’hui, explique David Belliard, l’adjoint EELV en charge de la transformation de l'espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie.
La "voie olympique", réservée aux participants des JO de 2024 lors de l’événement, sera par la suite réservée aux bus, aux taxis et au covoiturage, annonce également David Belliard. Ces deux mesures seront censées "retirer 80 000 véhicules" de la circulation sur le boulevard.
"Plus d'une centaine de projets urbains" en cours
Autre transformation : planter 50 000 arbres supplémentaires et végétaliser 10 hectares, pour faire évoluer "une infrastructure pensée pour le tout-automobile" au siècle dernier, affirme Christophe Najdovski, l’adjoint EELV en charge de la végétalisation et de l'espace public. Talus, terre plein central, bretelles… Plus de 18 000 arbres ont déjà été plantés entre 2020 et mai 2022, d’après la Ville.
L’évolution du périphérique concerne aussi les portes de Paris. D’ici 2024, la mairie de Paris explique que les travaux seront achevés pour cinq d’entre elles : Clichy, La Chapelle, Brancion, Dauphine et Maillot. Toujours à l’horizon 2024, d’autres portes (Saint-Ouen, Clignancourt, Montreuil, Orléans, Allée Paris-Ivry, Quai d’Ivry et Quai d’Issy) entreront en "première phase de transformation", avant une deuxième phase prévue d’ici 2030.
Au total, "plus d'une centaine de projets urbains" sont en cours, d’après la Ville. Ces annonces font suite à la création des "Ateliers du Périphérique" en 2019 : une instance censée favoriser la concertation avec l’Etat et les maires des différents territoires de la métropole. Ces réunions ont d'ailleurs donné lieu la semaine dernière à la publication d’un "livre blanc de la nouvelle ceinture verte" avec l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur).
Si Anne Hidalgo promet "d'écouter" les automobilistes, les routiers et les commerçants pour mener ce plan de transformation urbaine, elle devrait faire face à l'opposition de Valérie Pécresse. La présidente LR de la Région Île-de-France, qui souhaite récupérer la gestion du périphérique, avait organisé l’an dernier une consultation en ligne à propos de la suppression d'une voie de circulation sur le boulevard. 90% des votants s’étaient opposés à ce choix.
Le périphérique, inauguré en 1973, fêtera ses 50 ans l’an prochain. L'anneau circulaire s’étend sur 35 km autour de la capitale.