Témoignages. "Un grand jour, mais il faut se battre pour un accès réel à l’avortement" : à Paris, les réactions à l’inscription de l’IVG dans la Constitution

Publié le Écrit par Kévin Belbéoc'h-Dumarcet

La France est désormais le premier pays au monde à inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans sa Constitution. Au Trocadéro, plusieurs centaines de personnes rassemblées y ont largement salué cette "victoire féministe".

Un vote "historique". Si le consensus a été massif au Congrès réuni à Versailles, dans les Yvelines, avec 780 parlementaires pour et seulement 72 contre, il a également été largement salué par les associations féministes. "Fierté et émotion. La lutte pour nos droits continue, encore et toujours", a commenté Mathilde Panot à l’issue du vote, sur le réseau social X. 

Au Trocadéro, une explosion de joie a gagné la foule lors de l’annonce du résultat du vote ce lundi 4 mars, rassemblée devant l’écran géant installé par la Ville de Paris et la Fondation des Femmes. "Mon corps, Mon choix", "Aborto Legal" ou encore "IVG Constitution". Des messages projetés sur une tour Eiffel scintillante dès les résultats.

"C'est un droit que l'on pensait acquis définitivement"

"Un grand jour", pour Luce Bosson, militante à la Fondation des Femmes. "Comme le disaient les intervenants au Congrès, c’est un droit que l’on pensait acquis définitivement", relève Luce, 70 ans. "On s’aperçoit avec ce qu’il se passe aux États-Unis, en Argentine ou en Pologne, que ce droit n’était pas aussi garanti qu’on l’imaginait." 

Il faut se battre pour que l’accès réel à l’avortement soit mieux garanti que maintenant

Luce Bosson, militante à la Fondation des Femmes

auprès de France 3 Paris Île-de-France

"Il faut se battre pour que l’accès réel à l’avortement soit mieux garanti que maintenant", soutient-elle, admettant que l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la capitale parisienne "n’est pas contesté", contrairement à d’autres régions de France. "Le seul fait de devoir faire des kilomètres pour trouver un hôpital pour procéder à un avortement est un problème", conclut-elle.

→ À lire : Inscription de l'IVG dans la Constitution : comment évolue l'offre de soins en Île-de-France ?

"En faisant entrer l’IVG dans la Constitution, la France déclare aujourd’hui qu’il ne peut y avoir de vivre-ensemble sans liberté des femmes à disposer de leur corps", déclare Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes à l’issue du vote dans un communiqué.

"Nous sommes là pour célébrer le vote avec toutes les Françaises et les Français grâce à qui ces avancées sont possibles", témoigne une autre militante de la Fondation des Femmes, dont ce vote "historique" représente pour elle "des années de mois et de lutte".

Nous célébrons ce moment historique (...) avant tout pour toutes les femmes dans le monde qui se battent pour défendre ce droit

Une militante d'Amnesty International

auprès de France 3 Paris Île-de-France

Quant aux militantes d'Amnesty International, l'enthousiasme est partagé : "Nous célébrons ce moment historique pour les Françaises et les Français, mais avant tout pour toutes les femmes dans le monde qui se battent pour défendre ce droit", se réjouit une militante d'Amnesty International. Elle ajoute avoir une "pensée particulière" pour les femmes "qui ne voient pas ce droit accompli et qui se battent aujourd'hui, notamment les Polonaises, pour défendre ce droit dans leur pays."

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Une militante d'Amnesty International témoigne à propos de l'inscription de l'IVG dans la Constitution, ce lundi 4 mars, sur la place du Trocadéro à Paris. ©Léa Jacquet / France 3 Paris Île-de-France

"Fierté française, message universel", s'est également félicité Emmanuel Macron ce lundi 4 mars sur le réseau social X, à l'issue de l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.

La cérémonie de scellement doit se dérouler le 8 mars prochain, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, en présence d'Emmanuel Macron. Ultime étape, la Chancellerie sera ouverte au public, pour la première fois, dès 12 heures, place Vendôme, dans le 1er arrondissement de Paris.

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