Manque de médecin ou dysfonctionnement ? À Paris, le cadavre d'un homme n'a pas pu être évacué malgré son état de décomposition avancé faute de praticiens pour constater le décès. Une situation qui a beaucoup choqué le voisinage.
Dans le 18e arrondissement, un retraité solitaire vivait au premier étage d'un immeuble du quartier Pigalle. Le sexagénaire serait mort plusieurs jours avant que les voisins ne s'en rendent compte : "On a été alertés par l'odeur qui était vraiment très importante [...], une odeur d'égout. On a appelé les pompiers et puis la police et ils nous ont dit que c'était difficile de déplacer un médecin", raconte Jean-Pierre Bergaul, un résident de l'immeuble.
Alors que l'odeur se répand dans les six étages du bâtiment, la voisine directe du défunt s'indigne de la lenteur des opérations. Ce n'est que lundi, après 21h, que la levée du corps a eu lieu. "On est à Paris et il a été impossible de trouver, en moins de 24 heures, un médecin capable de faire un constat de décès sur place, pour que le monsieur puisse être évacué et pas laissé dans son appartement au sol dans un état de décomposition. Je ne comprends pas comment c'est possible", s'indigne Matilde Adreault qui partageait le palier du cadavre.
Pour l'Ordre des Médecins, cette situation reste rare : "Le dimanche, il y a un médecin de garde dont on peut imaginer qu'il est effectivement très pris mais, quand même, on peut imaginer qu'à la fin de sa garde, il peut faire un saut pour aller faire ce certificat", admet le Docteur René-Pierre Labarrière, médecin membre du Conseil National de l'Ordre des Médecins.
Pour éviter ces défaillances, dans certains départements, ce sont les médecins à la retraite qui effectuent ces tâches pour libérer les actifs.