Un jeune homme âgé de 24 ans affirme avoir été frappé gratuitement le 13 juillet au soir dans le XIXe arrondissement alors qu'il était déjà blessé après un accident de voiture. L'IGPN a été saisie.
Une enquête a été ouverte après la plainte d'un jeune homme, qui accuse un policier de l'avoir frappé sans raison et malgré des blessures apparentes liées à un accident de voiture, a indiqué lundi le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.
Portant une minerve et le bras gauche en écharpe après un accident de voiture survenu plusieurs semaines auparavant, le plaignant, que Mediapart appelle Sofiane, rejoint dans la soirée un groupe d'amis en bas du domicile de sa mère.
L'ambiance est festive en cette veille de fête nationale et des jeunes jettent des pétards dans la rue.
Sans motif, selon le jeune homme, des policiers braquent le groupe "avec leur flashball" et l'un d'entre eux lance une grenade de gaz lacrymogène. Ayant reçu l'ordre de ne pas bouger, Sofiane et ses amis restent assis sur un banc.
Mais quelques minutes plus tard, d'autres policiers chargent le petit groupe. Alors que Sofiane crie aux forces de l'ordre de s'arrêter car il est blessé, un fonctionnaire l'insulte et le frappe avec sa matraque au visage et sur son épaule blessée, d'après le jeune homme.
Enquêtes ouvertes
L'enquête a été ouverte le 16 juillet pour violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une incapacité de travail (ITT) inférieure ou égale à huit jours, a précisé le parquet.
Les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
La préfecture de police a indiqué à l'AFP avoir déclenché une enquête administrative concernant ce fonctionnaire.
Fracture à la mâchoire
Amené aux urgences par des proches, il souffre notamment d'une fracture de la mâchoire et d'une lèvre ouverte, relate le journal en ligne.
Le jeune homme, qui déplore que lui et ses amis ont été "matraqués gratuitement", a été auditionné le 18 juillet.
"Mon client a un profil irréprochable, son casier judiciaire est vierge et il est inconnu des services de police", précise son avocat à l'AFP Me Avi Bitton.
"Les témoins des faits, dont certains ont été entendus par l'IGPN, attestent que Sofiane n'a eu aucun mot ni aucun geste de provocation envers le policier", ajoute Me Bitton, qui s'étonne de "la lenteur avec laquelle l'IGPN voulait faire examiner Sofiane".
Convoqué à l'unité médico-judiciaire initialement le 3 août, soit trois semaines après les faits, le jeune homme a finalement été ausculté samedi. Une ITT de sept jours lui a été délivrée, a précisé son avocat.