Un patient souffrant d'insuffisance cardiaque sévère a reçu un traitement innovant mis au point à l'hôpital Pompidou. Une piste de recherche pour éviter les greffes de coeur.
Sammy Seror est le premier homme au monde à avoir bénéficié d'un nouveau traitement à base de jus de cellule pour soigner son insuffisance cardiaque sévère. Une alternative pour éviter une greffe du cœur : "Ils ont d'abord voulu me faire une tonne d'examens, comme si je partais dans l'espace : des scans sur la totalité de mon corps, des prélèvements sanguins, des radios des poumons et du thorax", raconte Sammy Seror.
C'est le professeur Philippe Menasché, à l'hôpital Georges Pompidou, qui est à l'origine de cet essai clinique innovant. En 2014, il a déjà l'idée de poser un patch de cellules cardiaques pour améliorer l'état d'une patiente mais c'est une opération lourde qui nécessite des traitements anti-rejets. "C'est à cette occasion qu'on s'est rendu compte que les cellules que l'on transplantait ne survivaient pas très longtemps dans le cœur et que, pour autant, elles avaient un effet bénéfique et amélioraient le fonctionnement de ce cœur", se souvient le chirurgien cardiaque.
Avant de disparaître, on s'aperçoit que les cellules greffées libèrent des centaines de petites molécules bénéfiques et réparatrices pour les liaisons cardiaques "d'où l'idée de se dire 'plutôt que de greffer les cellules, utilisons exclusivement leur produit de sécrétion" conclut Philippe Menasché.
Le produit de sécrétion est fabriqué à partir de la culture de cellules issues du sang ou de la peau que l'on reprogramme. Il est administré en injection par intraveineuse. Dans les prochains mois, onze patients vont eux aussi bénéficier de ce jus de cellule préparé à l'hôpital Saint-Louis (10e arrondissement). Les résultats sont attendus avec impatience.