L'Institut Pasteur annonce ce lundi avoir participé à un nouveau cas de probable guérison du VIH, grâce à une greffe de moelle osseuse. Un espoir, alors qu’on estime que plus de 38 millions de personnes dans le monde vivent aujourd’hui avec le virus responsable du sida.
Pour les scientifiques de l’Institut Pasteur, dont le siège se situe rue du Docteur-Roux dans le XVe arrondissement de Paris, c’est une nouvelle victoire contre le sida. En collaboration avec des confrères européens, l’institut de recherche a participé à un troisième cas de probable guérison du VIH à Düsseldorf, en Allemagne. Une annonce qui survient 15 ans après "le patient de Berlin", et quatre ans après "le patient de Londres".
"Le premier cas, le patient de Berlin, c’était quelque chose d’extraordinaire. Le patient de Düsseldorf nous montre qu’on a finalement une approche thérapeutique reproductible, où l’on peut arriver à ce résultat exceptionnel : une probable guérison de l'infection par le VIH", réagit le chercheur Asier Saez-Ciron, responsable contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur.
"Le système immunitaire du patient va être reconstruit avec des cellules résistantes à l'infection par le VIH"
Pour les trois cas, le scénario thérapeutique est assez similaire. Les patients, déjà porteurs du virus et atteints d'une leucémie, ont bénéficié d'une greffe de moelle osseuse à partir de cellules souches de donneurs qui portaient une mutation génétique très rare, résistante au VIH. "La greffe de moelle provenant d’un donneur qui porte cette mutation fait que le système immunitaire du patient va être reconstruit avec des cellules résistantes à l'infection par le VIH", résume Asier Saez-Ciron.
L’intervention implique toutefois une chirurgie lourde, avec des risques d’effets secondaires importants. "C’est très compliqué, avec un suivi lourd et des complications qui peuvent arriver à plus long terme. Donc évidemment ce n’est pas la solution pour se débarrasser du VIH à grande échelle", indique Asier Saez-Ciron. Pour faire avancer la lutte contre le sida, les chercheurs explorent la piste de la thérapie génique, avec l’idée d’introduire la mutation génétique résistante au VIH chez des personnes vivant avec le virus, sans passer par une greffe de moelle osseuse.
Avec Norbert Cohen et Maïla Mendy.