Une entreprise francilienne fabrique des bébés plus vrais que nature

Dans un peu plus d'une semaine aura lieu la cérémonie des Césars, précédée par un autre rendez-vous pour récompenser toute la filière technique. L'entreprise Cinébébé, établie à Saint-Denis, avait été nommée pour l'un des prix. Elle fabrique des nourrissons réalistes pour les plateaux de cinéma.

Des petits plis des pieds au détail de la peau, l'hyperréalisme des enfants de Cinébébé est troublant.  

Cinébébé est créé en 2008 par Virdiana Ferrière avant d'être repris par Julie Barrière, l'actuelle directrice artistique. Elle décide, en 2022, de s'associer avec Justine Ray Le Solliec pour fonder le Studio Junon, la maison mère de Cinébébé. Les deux cheffes d'entreprise constatent que les options pour représenter les bébés à l'écran sont peu nombreuses. La loi concernant leur présence sur les tournages est très stricte. "Entre trois mois et trois ans, c'est une heure de présence par jour et il y a aussi beaucoup de scènes qu'on ne peut pas tourner avec de vrais bébés. On ne met pas un bébé sur une moto ou on ne tourne pas la nuit avec un bébé", explique Justine Ray Le Solliec, cogérante et directrice commerciale de Cinébébé.

Les nourrissons de Cinébébé sont apparus dans près de 40 films l'an dernier. Dans le long-métrage Sage-Homme, un système d'accouchement a même dû être imaginé : "C'est un faux bassin de femme qui démarre en haut du ventre et qui va jusqu'avant les genoux. On fait passer un de nos bébés à travers le système et on peut filmer entièrement les accouchements".

Un travail d'orfèvre

Avant d'apparaître à l'écran, les étapes sont nombreuses. Chaque bébé est façonné par Virginie Dahmane dans de la plastiline, une sorte de pâte à modeler. Pour être au plus proche de la réalité, elle s'inspire de photos mais aussi de vrais nourrissons. 

Autre étape importante, la fabrication en silicone basée sur le moule réalisé auparavant. Chaque partie du corps est réalisée indépendamment et a son propre moule. Le silicone est la matière idéale pour confectionner ces poupées : "C'est ce qui imite le mieux la chair, c'est un matériau très stable qui permet de l'utiliser sur plein de films, très longtemps, sans que ça ne se détériore", affirme Julie Barrère, co-gérante et directrice artistique.

Une fois utilisés, les bébés sont à nouveau disponibles à la location. Le stock en compte déjà une cinquantaine. L'entreprise poursuit son développement et produit aussi des prothèses de grossesse.