Avec près de 33 000 décès par an, le cancer du poumon est le 3e cancer le plus fréquent en France. Diagnostiqué de façon précoce, sa mortalité pourrait être réduite. Une vaste étude a été lancée par l'AP-HP pour dépister la maladie chez les femmes, de plus en plus touchées.
"Dépistées à un stade précoce, 96% des lésions cancéreuses, qui touchent les poumons, peuvent être opérées et guéries", assure le professeur Marie-Pierre Revel, cheffe du service radiologie à l’hôpital Cochin à Paris.
Depuis le 8 avril dernier, cette radiologue a déjà convaincu 500 femmes, résidant en Île-de-France, à Béthune, Rennes et Grenoble, de participer à l’étude CASCADE.
Au total, 2400 femmes, âgées de 50 à 74 ans, fumeuses ou ex-fumeuses doivent être suivies. Le but : instaurer, comme pour le cancer du sein, un dépistage régulier du cancer du poumon à l’aide d’un simple scanner thoracique.
En effet, l’étude Nelson a prouvé qu’un dépistage précoce de la maladie permettait d’en réduire la mortalité de 24 % chez les hommes et 33 % chez les femmes. "Les femmes ont un meilleur pronostic que les hommes, sans qu’on sache vraiment pourquoi", explique le professeur Marie Wislez, cheffe de l’unité d’oncologie thoracique de l’hôpital Cochin, également à la tête de l’étude CASCADE.
En 20 ans, la part de femmes parmi les malades atteints de cancer du poumon est passée de 16 à 35%.
Autre chiffre, qui a poussé les professeurs Revel et Wisley à concentrer leur étude sur les femmes : en 20 ans, la part de femmes parmi les malades atteints de cancer du poumon est passée de 16 à 35 %. Une augmentation qui s’explique par davantage de femmes parmi les fumeurs depuis les années 70.
"Notre objectif est une génération 2030 sans tabac. Il ne faut plus banaliser son usage", insiste le Pr Revel. Les femmes qui participent à l’étude sont d’ailleurs encouragées et accompagnées dans le sevrage tabagique.
Vers un dépistage massif du cancer du poumon en Europe
Si le mois d'octobre est dédié au cancer du sein dans le cadre d'Octobre Rose, celui de novembre est consacré au cancer du poumon. Des médecins, associations et patients s'associent dans un collectif : "Ensemble Nous Poumons", pour sensibiliser à cette maladie et inciter au dépistage.
En septembre dernier, la Commission européenne recommandait aux états membres d’élargir le recours aux dépistages des cancers. Outre le cancer du sein, et du col de l’utérus, elle souhaite étendre le dépistage de masse aux cancers du poumon, de la prostate et de l’estomac d’ici à 2025.
Pionnière européenne et mondiale, la Croatie s’est déjà lancée. Depuis 2020, le ministère croate de la santé a lancé un programme national de dépistage massif du cancer du poumon par scanner.
Pour être efficace, le dépistage doit se faire tous les 2 ans chez les personnes à risque.
Pour participer, à cette étude, vous pouvez contacter le : 06 15 06 58 35 ou envoyer un mail à cascade.cch@aphp.fr