Uritrottoirs : quatre "pissotières écolos" installées dans les rues de Paris

Après la SNCF qui avait équipé la Gare de Lyon en février dernier, c'est au tour de la ville de Paris d'expérimenter ces urinoirs 2.0, écologiques et connectés.

Elles fleurissent depuis mars dans les rues de la capitale. Les Uritrottoirs, des pissotières couplées à une jardinière, recyclent désormais l’urine des Parisiens et des visiteurs pour faire pousser des plantes. Quatre d’entre elles ont trouvé leur place dans les rues de Paris : d’abord boulevard de Clichy (18ème), sur la place Henri-Frenay (12ème) et au square Tino-Rossi (5ème) et, plus récemment, sur la prestigieuse Île Saint-Louis (4ème).
 


Mises au point par une start-up nantaises, ces boîtes métalliques de couleur rouge sont composées d’un réservoir surmonté d’un bac à fleurs. Les odeurs d’urine sont neutralisées grâce à la paille placée à l’intérieur. Connectées, elles permettent au gestionnaire de surveiller le niveau de remplissage en temps réel.
 
Si l’initiative surprend, elle a le mérite d’intriguer les voyageurs de passage. « Je trouve ça plutôt bien, souligne un homme croisé en bord de Seine. Justement, on avait envie tout à l’heure et ça permet d’éviter d’aller uriner un peu partout. » « C’est intéressant, renchérit une touriste britannique. On n’a pas ce genre de choses en Angleterre parce que c’est interdit de faire pipi en public. » En France, l’« épanchement d’urine » est passible d’une amende de 68 €.
 
L’emplacement choisi n’est pas non plus du goût de certains riverains. « Le principe me semble très intéressant, reconnaît l’un d’entre eux. La seule chose qui me choque un peu c’est la proximité ici avec les bancs. » « Mettre un Uritrottoir dans l’espace public, c’est toujours compliqué, rétorque Olivier Fraisseix, directeur de la propreté de la Ville de Paris. Par ailleurs, il n’y a jamais de bon endroit, il y a toujours des personnes qui nous signalent que ce serait mieux ailleurs. On écoute ce que nous disent les Parisiens et on n’hésite pas à les déplacer à un meilleur endroit. »
 
 
Pour Claude Lussac, coauteur du cultissime guide Pisser à Paris, c’est un enjeu de propreté certes, mais aussi de santé publique. Malgré les 400 sanisettes installées dans la capitale, se soulager resterait délicat. « Pisser à Paris, c’est compliqué depuis longtemps, souligne-t-il. Il est assez curieux de constater que beaucoup de problème d’hygiène publique ce sont réglés depuis deux siècles à Paris, depuis les grands préfets hygiénistes, mais pisser reste compliqué à Paris. »
 
Reste l’argument de la pudeur, avancé par de les détracteurs du dispositif. Mais aussi celui de l’inégalité d’accès : pour le moment, il n’existe pas de d’Uritrottoirs adapté à l'anatomie féminine. Mais les nostalgiques pourront toujours retourner aux vespasiennes. La dernière cabine de la capitale se dresse encore près de la prison de la Santé.

 
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