"Le revers de la médaille" dénonce un "nettoyage social", après les Jeux olympiques de Paris. 20 000 personnes déplacées des lieux qu'elles occupaient avant l'organisation des épreuves, selon ce groupement d'associations qui comprend notamment le Secours Catholique ou encore ATD Quart-Monde.
"Nettoyage social" : c'est le terme employé par le collectif Le revers de la médaille. Cette centaine d'associations déplore un Paris qui aurait été vidé de ses sans-abri, à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Objectif : faire en sorte que la capitale ait une "image de carte postale".
Une déception, d'après ce groupement d'associations. Il déplore une prise en charge insuffisante, de part des services de l'État.
Des évacuations de Paris vers les régions
Le périple commence quartier Beaubourg, non loin du centre Georges-Pompidou. Tout près d'un souterrain où passent les voitures. "Il faut comprendre qu'il y avait des mineurs exilés, qui dormaient partout sous ces arches. Ici, ces jeunes devaient être complètement invisibles durant la journée. Ils prenaient leurs affaires, mettaient les couvertures dans des baluchons. Ils les stockaient ensuite sous terre, puisque c'était toléré pendant les Jeux", détaille Paul Alauzy, coordinateur de l'association Médecins du monde.
Un exemple auquel vient s'ajouter le campement au bord du canal de l'Ourcq, évacué quelques semaines avant les Jeux. C'est aussi le cas dans le sud-est de la capitale, où des exilés et des travailleurs précaires ont été évacués du 12e arrondissement. Des "mineurs isolés", selon le rapport publié par le collectif "Le revers de la médaille".
Près de 20000 d'entre eux ont été délogés, dont 6000 envoyés de force dans des cars vers d'autres régions de France. Un bilan très négatif, d'après ces associations. "Cela va constituer une tache indélébile sur la vitrine de Paris 2024. Il n’y a pas de question là-dessus, car les chiffres sont mauvais. On parle beaucoup de chiffres mais derrière, ce sont des destins individuels. Le nombre de gens dont nous avons dû nous occuper et dont on a perdu la trace ou qui ont vécu cet été est un rendez-vous manqué avec l'histoire quoi tout simplement", s'inquiète encore Paul Alauzy.
Des revendications encore insatisfaites
Tous les associatifs rencontrés estiment que l'État est responsable. Pour autant, une association estime que le collectif aurait pu aller plus loin dans ses demandes. "Je pense qu'on aurait pu faire mieux. Cela a évidemment permis d'obtenir des hébergements pour un peu plus de personnes, ça met la pression sur l'état, ils auraient pu demander l'application de la réquisition", regrette Jean-Baptiste Eyraud, président de l'association Droit au logement (DAL).
Une loi qui aurait permis l'usage de biens immobiliers vacants, appartenant à des personnes privées pour reloger des sans-abri. Dans les faits, seuls 256 d'entre eux ont été pris en charge de façon pérenne.