À quelques kilomètres du château de Vaux-le-Vicomte, le projet d'une prison suscite une forte contestation. Ce centre pénitentiaire est imposé par l'Etat à Crisenoy. Au nom de l'intérêt général, trois autres sites d'Île-de-France sont également concernés. Un rassemblement avait lieu dans l'enceinte même du château.
Derrière les murs du château de Vaux-le-Vicomte, en Seine-et-Marne, on confronte, on compare la hauteur des murs et surtout, les lieux d'implantation. Ils sont élus ou citoyens, ils sont venus des quatre coins de la région, tous opposés au projet du ministère de la Justice, du moins, tel qu'il est présenté.
Marie-Carole Ciunta, conseillère régionale d'Île-de-France l'assure "on est pour construire des prisons mais ce n'est pas une raison pour sacrifier les terres agricoles et oublier l'environnement".
Une solution pour loger les détenus
Quatre projets sont à l'étude en région parisienne à Bernes-sur-Oise, Magnanville, Noiseau et Crisenoy pour créer des cellules de détention dans un pays marqué par la surpopulation carcérale. À la clef, 3 000 places supplémentaires.
Une prison pourrait sortir de terre à 1h de Paris à proximité de Vaux-le-Vicomte, "on n'est même pas à 1,5 kilomètre à vol d'oiseau et ça pourrait être visible depuis le dôme du château. (...) Vous pouvez imaginer la construction de zones d'activités commerciales, vous pouvez tout imaginer dès lors où des infrastructures routières sont bâties" regrette Manuel Sirera, membre de l'association pour la préservation des terres agricoles. Place aux solutions alternatives donc, à commencer par les friches industrielles, nombreuses en région parisienne.
Régler le problème à la source
À l'inverse, certains élus, issus de la majorité présidentielle, s'interrogent sur le bien-fondé de ce projet carcéral comme Maud Petit, députée de la 4e circonscription du Val-de-Marne : "j'estime qu'il faut trouver les moyens de vider les prisons avant d'en construire de nouvelles comme, par exemple, travailler à améliorer les délais de réflexion sur les dossiers de personnes qui sont en détention provisoire".
Aucun mur n'est encore sorti de terre, quoi qu’il en soit, 15 000 places de détention devraient voir le jour en France, en théorie, reste à savoir si l'Etat modifiera sa copie.
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