Vous avez peut-être vécu un week-end pénible dans vos logements à cause de la tempérture caniculaire. À Paris, certains élus et architectes pointent du doigt les toits en zinc. Ils représentent 80% des toits de la capitale, captent la chaleur et sont souvent mal ventilés et mal isolés. Comment s'adapter sans détruire ce patrimoine emblématique ?
Les toits en zinc de Paris, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, sont certes grisants pour les touristes mais représentent un calvaire pour les habitants. Au sixième et dernier étage d'un immeuble du Marais, il fait plus de 30°c et la nuit s'annonce suffocante pour Marco Vieira : "Si vraiment on a trop chaud, on va chez nos parents. Refaire l'isolation, je pense que c'est beaucoup de travaux pour un gain qui est quand même limité. En revanche, avoir une deuxième fenêtre de toit pour créer davantage de courants d'air, ça serait plus intéressant" selon le propriétaire de l'appartement.
Problème de matériau ou d'isolation ?
Avec le réchauffement climatique, faut-il dézinguer le zinc ? Ce métal est un fort conducteur thermique, sur les tôles, la température peut monter jusqu'à 80°c mais pour Edouard Avrillas, entrepreneur couvreur-zingueur, le zinc n'est pas le problème : "Que vous ayez une couverture en zinc, en tuiles ou en ardoise, si vous n'avez pas une bonne isolation entre la toiture et le grenier, vous aurez automatiquement une bouilloire thermique".
Alors, certains se lancent à l'assaut de solutions pour les toits comme Tim Cousin. Dans quelques mois, cet architecte testera, pour la mairie de Paris, la première terrasse végétalisée sur du zinc inspirée des constructions en bois sur les toits de Venise.
"On va déjà pouvoir ombrager le toit en zinc et ça, c'est un point très important parce que, là où un toit qui accumule le soleil peut monter jusqu'à 80°c pendant les pics de chaleur, avec un simple effet d'ombrage, on va pouvoir le ramener à la température de l'air. L'idée c'est qu'on va végétaliser la grande majorité de cette surface" explique l'architecte.
Dans les années à venir, la vue sur les toits gris bleu pourrait donc laisser place à quelques touches de vert.