Les moissons ont commencé depuis fin juin partout en Île-de-France. Après un hiver sec et de fortes chaleurs au printemps, les agriculteurs font le bilan et tentent d'anticiper pour l'avenir.
À Arville, dans le sud de la Seine-et-Marne, les moissonneuses-batteuses tournent à plein régime. La récolte des orges divers vient de se terminer, place maintenant au colza et au blé. Les résultats ne sont pas très satisfaisants cette année, les agriculteurs comptent 15% de rendement en moins par rapport à 2022. "On avait plutôt eu des jolis champs, le printemps s'était bien passé, on avait une bonne alternance de pluies, on avait eu un hiver sec comme tout le monde l'a vu mais on est un petit peu déçus du résultat parce qu'on ne s'attendait pas forcément à de grosses pertes" reconnaît Guillaume Lefort, agriculteur à Arville.
À la coopérative de Vaux-le-Pénil, un peu plus au nord, les résultats sont plus convenables. Dans les différentes cultures, la quantité et la qualité sont là, en revanche, comme partout dans le monde, le prix de la tonne est en baisse.
"Les blés ont perdu à peu près 150 euros/tonne sur un an. L'année dernière, on frôlait les 400 euros dus à la guerre en Ukraine mais cette année, vu la poursuite du corridor en Mer Noire, (la Russie et l'Ukraine avaient conclu un accord céréalier pour laisser passer les marchandises par la Mer Noire. Un accord depuis rompu par la Russie), il y a une moindre pression et on est autour de 200-250 euros/tonne" explique Xavier Foulon, responsable zone sud ValFrance. Un effet ciseaux pour les agriculteurs, ils ont acheté leurs intrants chers pour cultiver leurs champs et ils gagneront moins sur la récolte de 2023.
Face aux aléas, une solution, adapter ses récoltes
Dans un champ de Chaintreaux, en Seine-et-Marne, des professionnels testent des nouvelles variétés. Parmi eux, Jérôme Boisgare de la Coopérative Terre Bocage Gâtinais, essaye de remplir plusieurs objectifs : "identifier le potentiel de rendement, la capacité à résister aux conditions climatiques que tout le monde constate, avec des pics de pluie importante et des périodes de sec importantes consécutives, vérifier la capacité des variétés de résister aux maladies et, pour finir, à répondre à l'attente de nos clients".
Une grande partie des blés récoltés en Île-de-France servent à la meunerie, les orges, pour la production de bière, le reste est exporté ou utilisé pour l'alimentation animale.
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