Les hôpitaux publics de Paris entrent actuellement dans une nouvelle phase de recrutement, de quoi rouvrir 400 lits, pour beaucoup perdus durant la crise du covid. Comment l'AP-HP a-t-elle réussi à attirer ces nouvelles recrues ?
Ce service de cardiologie à l'hôpital Lariboisière, elle rêvait de l'intégrer. Vazoli Randriamananony, commence sa carrière d'infirmière à 31 ans dans cet hôpital parisien. Le début d'une nouvelle vie pour cette vendeuse reconvertie : "C'est une discipline que j'aime bien, ça bouge pas mal et il y a aussi le côté hospitalisation donc il y a de la polyvalence".
À la fin de son cursus, l'infirmière a bénéficié d'un contrat d'allocation d'études. 10 000 euros nets en contrepartie desquels elle s'est engagée au moins 18 mois dans cet hôpital : "Pour une jeune diplômée comme moi, ça me permet d'évoluer dans le métier".
Comme elle, de nouvelles infirmières viendront renforcer les rangs en cardiologie. Un recrutement qui permet de rouvrir 16 lits supplémentaires. Depuis la crise du covid, cet établissement les avait perdus, soit un tiers de sa capacité. "On a réussi à recruter plus d'une dizaine d'infirmières qui nous manquaient sur le service à la fois sur l'équipe de jour et sur l'équipe de nuit, ce qui nous empêchait de fonctionner jusqu'alors", remarque Raphaèle Demabre, cadre de santé à l'hôpital Lariboisière.
De nouveaux lits pour accueillir les anciens patients
Plus de lits dans les salles de soins, un vrai bol d'air pour le chef du service de cardiologie : "On va pouvoir reprendre en charge des patients qu'on ne pouvait plus prendre en charge parce qu'on n'avait plus assez de lits. On est ravis de pouvoir retrouver toute une typologie de patients dont on ne pouvait plus s'occuper", affirme le professeur Patrick Henry.
Les hôpitaux de Paris espèrent bien rouvrir 400 lits dès cet automne grâce à un recrutement plus important avec un objectif de plus de 400 infirmiers que l'an passé. L'AP-HP espère ainsi stabiliser ses effectifs : "Notre objectif c'est de ne pas s'arrêter là, c'est de continuer sur cette dynamique, continuer à agir pour fidéliser davantage nos professionnels", précise Nicolas Revel, le directeur de l'AP-HP.
Des perspectives positives mais qui ne compenseront pas intégralement les fermetures de lits subies par les hôpitaux ces dernières années.