Le Val-Saint-Germain, ce petit village de l'Essonne, est pressenti pour accueillir une ferme solaire. Seulement cela implique de remblayer le site avec des terres du Grand Paris et les habitants craignent d'importantes nuisances.
Imaginez une centaine de camions qui passent devant chez vous de 7h à 17h, aller-retour, tous les jours, pendant quatre ans. Ce cauchemar, ces habitants du Val-Saint-Germain ne veulent pas le vivre. Jurg et Gilda Roth font partie d'un collectif de riverains qui s'oppose à ce projet : "ça fait mille passages de camions par semaine, c'est énorme et on a une route qui est déjà assez saturée. Les nuisances, la pollution de l'air, les poussières et le bruit" tout cela, le couple, n'en veut pas.
Un site plein de promesses
Sur le site en question, une ancienne carrière, un projet de ferme solaire est à l'étude. Le groupe ECT va utiliser les terres inertes du chantier du Grand Paris pour y bâtir une colline de plusieurs mètres de hauteur puis y installer des panneaux photovoltaïques.
Des gravas qui rapportent beaucoup à cet industriel. Plusieurs millions d'euros pour récupérer les déblais. Le problème c'est que pour transporter toute cette terre il va falloir beaucoup de camions mais Guillaume Pasquier, directeur développement d'ECT veut rassurer les riverains : "on a pris l'initiative de trouver un accord avec un propriétaire privé voisin pour créer une voie dédiée à nos camions qui ne servira que pour eux, qui n'aura pas d'autres usages pendant la durée du chantier et qui permettra d'éviter cette nuisance".
Réussir à convaincre
Des riverains qui s'inquiètent aussi de la nocivité de la terre apportée mais là encore, ECT veut apaiser et rappelle que les pouvoirs publics imposent des contrôles stricts. Une réunion a été organisée hier entre l'entreprise, la mairie et les habitants. "J'ai l'impression qu'ils ont compris que la population est contre eux" témoigne Gilda Roth qui regrette l'absence de positionnement du maire. Elle ajoute qu'elle et son mari n'ont "pas été rassurés" suite à l'organisation de cette rencontre.
Pour l'instant le projet est encore au stade de la concertation mais l'entreprise espère un début des travaux de la colline artificielle dès la fin 2024. La ferme solaire, elle, ne sera construite au mieux qu'en 2027.
Retrouvez tous nos reportages sur idf.france3.fr