Un homme et une femme ont été tués dimanche soir dans un bar située dans le XIVème arrondissement de la capitale. Un homme leur a tiré dessus à bout portant avant de prendre la fuite.
Le "Café Chineur", une brasserie à devanture rouge vif située au coin de la rue commerçante Raymond Losserand, était cerné dimanche soir d'un important dispositif policier.
Il était près de 21h lorsque les deux victimes ont été abattues alors qu'elles se trouvaient à la terrasse d'un bar situé rue d'Alésia, dans le 14è arrondissement de Paris. L'homme a tiré "une balle" sur chaque victime. Une fois touchées, les deux victimes, qui fréquentaient très régulièrement cette terrasse, ont tenté de se réfugier à l'intérieur du bar.
L'homme est décédé sur place et la jeune femme lors de son transfert vers l'hôpital, a précisé Jean-Jacques Herlem, sous-directeur de la police judiciaire, présent sur les lieux. Il a également précisé que le tireur, qui avait "directement visé" ses victimes et avait pris la fuite à pied.
La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'enquête sur ce double homicide, une affaire "assez mystérieuse" dont les motifs sont pour l'instant inconnus.
Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris et qui habite "à 200 mètres", s'est rendue devant le café après avoir été prévenue par des amis. "Mes enfants vont dans deux écoles du quartier. Je suis choquée, émue. On ne peut pas ne pas faire le lien avec les inquiétudes croissantes en matière de sécurité, même si on ne sait rien de plus à ce stade", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Frédéric Péchenard, l'ancien directeur général de la police nationale qui a rejoint l'équipe de campagne de NKM, également sur place, a précisé que la police scientifique et technique réalisait des prélèvements et travaillerait sans doute une partie de la nuit.
Les deux victimes, jeunes, formaient un couple
Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux victimes étaient âgés de 25 et 23 ans. "Il s'agissait apparemment d'un couple", a expliqué une source proche du dossier. En tout cas, les deux victimes avaient l'habitude de se rendre régulièrement ensemble dans ce café, selon plusieurs témoignages recueillis par les enquêteurs. L'homme, de nationalité tunisienne, avait fait l'objet d'un signalement à la police "pour infraction à la législation sur le séjour", selon une source policière.
Aucune piste n'est exclue
Les enquêteurs, qui ont procédé aux premiers relevés scientifiques dans la nuit de dimanche à lundi, doivent notamment tenter d'établir si le tueur a bénéficié ou non de complicité. "Pour l'instant, il semble qu'il ait agi seul, mais l'enquête ne fait que débuter".
Aucune image du crime n'a été enregistrée par les caméras de vidéosurveillance, selon la source judiciaire. Des auditions de témoins étaient en cours lundi. "Le règlement de comptes est envisagé, mais comme d'autres pistes. Aucune n'est exclue. Il est beaucoup trop tôt pour en privilégier une plutôt qu'une autre", a estimé la source proche de l'enquête.
>> Voir le reportage d'Alexandra Marie, Pierre Pachoud et Olivier Crouet