Léon Najchaus est un enfant de Belleville aujourd’hui âgé de 86 ans. En 1942 alors qu’il n’a que six ans, son père est arrêté puis déporté à Auschwitz. Il doit son salut à une jeune femme, une « juste » qui l’a emmené en Normandie.
Devant le métro Pyrénées, où Léon Najchaus s’est engouffré il y a 80 ans pour échapper à la guerre, l’homme se souvient : « C’est Chatou qui nous a sauvés. Chatou était la monitrice au patronage protestant. Elle a sauvé plein d’enfants. Je revois cette grande descente d’escaliers mécanique et l’arrivée (…) à la sortie du car où nous attendaient les agriculteurs qui étaient là, en Normandie. »
En se baladant dans le quartier de Belleville, les pas de Léon le ramènent devant l’emplacement d’une ancienne pharmacie, autrefois cœur de la communauté juive des hauts de Belleville. « Le pharmacien c’était le seul qui avait le téléphone, [un agent de la préfecture] téléphonait au pharmacien et le pharmacien nous faisait parvenir l’information qu’il y avait une rafle de prévue tel jour. Tout le monde savait qu’il ne fallait pas sortir ce jour-là, le soir ou le lendemain. »
Bien sûr qu’on n’oublie pas mais on ne peut pas vivre comme ça parce que si on doit vivre, en pensant à tout ce qui nous est arrivé, on ne peut pas vivre longtemps.
Léon Najchaus, rescapé de la Shoah
Au 26 rue Lesage, Léon lève la tête vers le troisième étage. « Voilà c’est là que j’ai habité. Ici c’était le village de juifs polonais, partout, dans tous les étages. Mon oncle et ma tante habitaient au 27 et ils ont été déportés. Ils ont tous été déportés à Auschwitz. Ils sont tous partis. [Mon père] est parti pour le convoi numéro 4, c’était, il me semble, le 25 juin 1942. »
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